La très grande saga de Radio Nova racontée par celles et ceux qui l’ont vécue et ambiancée à l’antenne ou dans la savane.
Le saviez-vous ? En 1982, il existait sur Radio Nova une émission nocturne nommée Langue de vipère, basée sur le principe ultra-répandu de libre antenne, où les auditeurs étaient invités à… « râler » ! Certain/e/s, parmi vous, téléphonent à la radio année-là pour se plaindre de la mort de Patrick Dewaere, de Romy Schneider, de Louis Aragon ou de Thelonious Monk, pour se plaindre des groupes de merde qui jouent en bas de chez eux lors de la toute première fête de la musique, ou pour hurler parce qu’ils entendent presque partout Quand la musique est bonne de Jean-Jacques Goldman ou L’Aventurier de ces petits corbeaux new wave nommés Indochine.
OK, OK. En 1982, il n’y avait pas que des raisons de se plaindre. Thriller de Michael Jackson est en chemin pour devenir l’album le plus vendu de l’Histoire, un premier cœur artificiel se met à battre aux USA, un bébé éprouvette naît en France (elle s’appelle Amandine), alors que ma cousine Sandrine joue à Pac-Man sur sa console Atari. Tout le monde se demande à quoi peut bien servir cette boîte en plastique marron nommée « Minitel » et les salles de cinoche mettent à l’affiche Blade Runner, E.T., Conan le Barbare, Rambo (I) ou Rocky III : l’œil du tigre et sa chanson qui deviendra, de manière incompréhensible, le générique des Grosses Têtes.
Sur Nova, nouveauté : des émissions régulières, un peu bizarres, font leur apparition sur ce qui ne s’appelle pas encore « la grille ». Elles sont souvent animées par des femmes excentriques, comme Sapho ou Angela Lorente. Tandis que derrière la console, on s’active à pirater la télé ou à travailler « les ruptures de voix », à l’heure où s’invente à Paname un concept-clé, propice à la diffusion – et ensuite au succès – des musiques africaines ou arabes : « la sono mondiale », notre mélange essentiel.
Réalisation, mixage : Benoît Thuault.