Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Acid Arab, ٣ (Trois)
Mené depuis 2012 par Guido Minisky, Hervé Carvalho, Pierrot Casanova, Nicolas Borne et Kenzi Bourras, Acid Arab avait créé la sensation en 2016 avec la sortie de Musique de France, un disque qui mêlait musiques électroniques et musiques dites “orientales” au service d’un album plein de featurings (Sofiane Saidi, A-Wa ou même le regretté Rachid Taha) et d’hymnes de teuf essentiels. Douce France, doux pays de mon enfance ? Celui-là même. Toujours accompagné par le mythique label Crammed Discs et après l’album Jdid (2019), Acid Arab revient avec un troisième album intitulé ٣(comme le chiffre “trois” en arabe), avec la volonté de proposer, avant tout, une musique “réservée aux clubs”. Un album qu’on a longtemps évoqué avec le groupe à l’occasion d’une carte blanche à réécouter, ou à revoir, et un disque sur lequel on clubbera longtemps, et notamment sur ce featuring déjà culte proposé avec Sofiane Saidi, “Leila”. Musiques de France, musiques de transe, musiques de danse.
Young Fathers, Heavy Heavy
Après le succès de leur disque Cocoa Sugar (et des confinements prolongés qui ont failli signer la fin du groupe), les Écossais de Young Fathers sortent Heavy Heavy, un disque enregistré dans le sous-sol d’un appart sans paillettes afin de se délaisser du confort très bourgeois et contraignant d’un enregistrement studio (location d’une salle, des horaires à respecter, moins de risque d’impro car l’heure tourne, etc.). L’énergie brute (ou heavy ?) des débuts reviennent alors comme par magie, témoin des morceaux, qui s’écartent du rap (qui n’est jamais loin), comme le grésillant « Rice », l’exalté « Tell somebody » ou le très, très cool « I Saw ».
Forever Pavot, L’Idiophone
Des nouvelles, aussi, de Forever Pavot et de son leader Émile Sornin, qui, mine de rien et sans peut-être le formuler ainsi, se mute progressivement en nouvelliste (celui qui écrit des nouvelles, donc) de la pop française. Chaque morceau de L’Idiophone, où la voix de ce musicien et ancien chanteur discret, est particulièrement mise en avant (merci, pour ça, à la prod experte de Samy Osta), semble en effet raconter à lui seul une histoire, indépendante et curieusement liée, aux autres. Comme s’il avait fallu, pour Émile, indiquer la porte de sortie aux multiples saynètes qui se déroulaient, indépendamment de sa volonté, dans sa tête, et les poser sur disque. « Au diable », « Au bal des traitres », « Les enjambés », « L’idiophone du Moyen Âge », « Un œil dans la serrure »… on dirait des titres de nouvelles de Maupassant, de Sand, d’Edgar Allan Poe. Mais c’est bien du Pavot. Et ça s’écoute, évidemment, via Born Bad Records.
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