Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Wesley Joseph, GLOW
Le ciel était bas, brumeux et un peu frais ce matin. Ressenti lundi matin 7h début d’une grosse semaine de boulot plutôt que vendredi bientôt le week-end on y va get the party started. Métro, boulot, grisaille. Et puis paf, l’album de Wesley Joseph, qui vient de sortir (oui, on est vendredi) et qui rappelle que les Britanniques sont les meilleurs pour exprimer les relents du cœur, faire chialer les synthétiseurs et les modificateurs de cordes vocales, y mêler les mouvements du hip-hop. James Blake, William Arcane, Sampha, Joesef, et donc maintenant Wesley Joseph, ce Londonien proche de Jorja Smith, de Joy Orbison, de toutes les âmes qui parviennent à convoquer le soleil là où, en vérité, il n’y a que la flotte.
Caroline Polachek, Desire I want to turn into you
Le soleil de retour, si vite ? C’est peut-être aussi que j’ai switché dans la foulée sur le second album de Caroline Polachek (ex Chairlift), chouchoute des médias, des branché.es (de David Blot, aussi), des descendants irlandais (reprendre les Corrs ? Osé), de tous ceux qui voient en elle le nouveau grand nom de la pop électronique tendance lumières, virages, chaleur. Caroline ne vient ni de Cadix, ni de Córdoba ou d’Almería, malgré ce qu’invoque le tube idoine « Sunset » et ses guitares andalouses très, très addictives, mais bien de New York, où le mélange des cultures fait décidément admirativement le boulot. Pour beaucoup, déjà l’un des albums de l’année. Pour nous, un disque bonbon, dans le sens où dès le moment où l’on plonge le nez dedans, impossible, mais vraiment impossible, de s’en détacher. Allez, encore.
Ben L’Oncle Soul, Is it you ?
Un moment (le temps d’un disque génial, Red Mango et d’une Chambre noire qui l’était tout autant), il ne se nommait plus l’Oncle Soul mais simplement Ben., l’homme qui macule les classiques d’une teinte diablement personnelle. Ceux qui savent avaient dû, alors, écouter sa variation autour de “My World is Empty Without You” des Supremes et de “Ready or Not” des Fugees un certain nombre de fois. Personnel, le disque que Ben. — redevenu tonton — sort ces jours-ci, l’est plus encore que tous les précédents. Car s’il semble s’interroger avec le titre si énigmatique de ce septième album Is it you ?, c’est parce que c’est lui-même, plus que quiconque, que ce Tourangeau de naissance interroge. Un disque où il est question de spiritualité, de rapport à l’autre, de cette petite flamme qui brûle toujours pour ce qui est beau et ce qui pique en même temps, comme ces “Roses” qu’il chante sur un titre de toute beauté et tout en acoustique, paru en amont des autres. Is it you ? : un disque spontané, enregistré en studio sans avoir vraiment été pensé en amont, qui sonne comme le nouvel élan d’un artiste que sur Nova, on suit depuis si longtemps. Rien qu’un “Soulman”, Ben. ? Et si c’était en fait déjà beaucoup de la ressentir au fond de soi, cette soul ?
Astrud Gilberto, Now
On passe aussi, ce matin, par la réédition d’un classique âgé de… cinquante ans ! Coup de vieux pour les amateurs de bossa nova et bonne nouvelle pour les plus jeunes qui peuvent replonger dans cette merveille d’Astrud Gilberto, héroïne de la bossa de Bahia et interprète du tube planétaire « The Girl From Ipanema » (avec Stan Getz et João Gilberto), qui interprète ici, en portugais et en anglais, dix titres parmi lesquels « Take it easy my Brother Charlie », qu’on retrouvera plus tard interprété par un autre nom immense de la musique brésilienne (tropicaliste, cette fois) : Jorge Ben sur son album éponyme de 1969. Un disque, qui puise aussi dans la soul et dans le jazz, qui est de nouveau l’occasion d’écrire que la musique brésilienne est à mon sens la plus belle du monde.
Total Refreshment Centre, Transmissions from Total Refreshment Centre
Total Refreshment Centre : depuis Londres, une plateforme créative qui fait aussi office de résidence d’artistes, de studio et de salle de concert compile sur un disque intense des morceaux aux lueurs free-jazz, psychédéliques, soul, drill, abstract hip hop… alternatives ! Lex Blondin du TRC aux manettes et des invités qui jament (Neue Grafik, Resavoir, Jake Long…) et proposent un disque à écouter d’une traite, les sens au taquet.
Orbital, Optical Delusion
Enfin, un disque pour danser tard. Ressenti 4 heures du mat sur dancefloor moite et sombre malgré les lights quelque soit l’heure à laquelle vous l’écouterez. Celui du duo Orbital, from London, again, et since la fin des années 80, qui mixe house, techno, musiques acides et raveuse. Pour les clubbers qui aiment regarder les sols et y voir les étoiles. En boucle, la dinguerie « Day One », avec la voix de Dina Ipavic et « Are you alive ? » en compagnie de Penelope Isles.