Il y a 5 ans, Oshun inondait les ondes de l’héritage Yoruba.
Oshun est un duo américain rangé entre le hip-hop et la soul, dont le nom est tiré de la mythologie Yoruba, emprunté à la divinité Oshun. Ce tandem empreint de mysticisme est composé de Niambi Sala et Thandiwe, deux musiciennes qui parlent à l’âme en passant par le corps. Oshun, la dame de la beauté, de la fertilité, est une divinité que l’on rapproche de l’eau, des fleuves, des courants, et que l’on retrouve présente dans les cultures syncrétistes brésiliennes, cubaine…
Les deux prêtresses d’Oshun se sont rencontrées en 2013, à la fac aux États-Unis, toutes deux viennent de l’état de Washington, et ont eu immédiatement un coup de cœur amical, qui devait se transformer en une collaboration plus importante. Rapidement, les Oshun s’aperçoivent qu’elles ont un intérêt commun pour le son, mais aussi pour les œuvres d’arts qui n’hésitent pas à remuer dans l’héritage pour le réactualiser. Ce qui est marquant quand on suit leur travail, c’est à quel point leur travail est transversal.
Oshun c’est un son, qui mélange des ambiances neo-soul, du rap et de l’électronique, qui fait écho par sa texture aux thématiques de la déesse Oshun, divinité aquatique. Les productions prennent donc par instant une couleur quasi aqueuse. Dans les textes ce lien s’affiche aussi. Ses pythies parlent de blessings, de rituels, de bénir, et d’énergies naturelles, le soleil, les plantes…. Un champ lexical chargé en force invisibles. L’aspect visuel de leur projet est, lui aussi, particulièrement léché. De leurs photos de presse à leurs pochettes qui s’apparente à une vision que l’on aurait en rêve ou après avoir inhalé une substance hallucinogène, Oshun sait comment étendre leur travail au-delà du son.
Avec leur premier album Bittersweet, les Oshun arrose l’âme et les cœurs asséchés, à l’écoute, vous serez peut-être surpris de voir ce que ça peut faire pousser chez vous. On vous laisse, on s’est fait emporter par un torrent doux-amer, difficile d’y résister.