Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Fatoumata Diawara, London Ko
C’est un véritable disque monde dont Bamako serait le centre névralgique. C’est London KO, le nouvel album de la Malienne Fatoumata Diawara, qui prend le périph world jusqu’à Londres (d’où exerce un certain Damon Albarn, qui co-réalise 6 titres du disque), passe par Paris, fait escale à La Havane, Lagos ou Columbia. En route, elle récupère Matthieu Chedid (on les a déjà vus ensemble sur le multi récompensé Lanomalie), Roberto Fonseca, Yemi Alade, Angie Stone, et ces voix qui ne jurent que par le métissage, l’échange, le vivre-ensemble. Un album où les rythmes traditionnels maliens croisent la route de la pop synthétique (“Nsera”, en playlist sur Nova), de la new-wave (“Seguen”), du rock électrique anglo-saxon (“Yada”), du jazz cubain (“Netara”) ou même du dub jamaïcain (“Dambe”). Et où c’est l’immense voix de Fatoumata Diawara qui domine l’ensemble, une voix au service d’un message qui rappelle aussi que les grands disques se font rarement seuls, le plus souvent à plusieurs. Et les fenêtres grandes ouvertes.
Daft Punk, Random Access Memories (10th Anniversary Edition)
Il y a 10 ans, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sortaient l’ultime album de l’un des duos les plus célèbres de la planète aux côtés de Giorgio Moroder, Pharrell Williams, Nile Rodgers ou Panda Bear. Aux côtés de Julian Casablancas, aussi, le chanteur de The Strokes et de The Voidz qui signait le featuring le sensible du disque (le désormais culte “Instant Crush”) et marque aujourd’hui cette édition collector spéciale 10e anniversaire avec un inédit dont on présage l’arrivée depuis des années, “Infinity Repeating”. Sur cette édition traîne aussi démos, archives et exclues de ce qui s’avère certainement comme le terme définitif de l’aventure Daft Punk, puisque nous rappelons, pour les têtes-en-l’air, que le duo a annoncé sa séparation il y a deux ans et que sa moitié, Bangalter, baigne même désormais dans les symphonies pour opéras mythologiques.
Rahill, Flowers at your feet
Cette semaine sort aussi le premier album de Rahill Jamalifard, révélé dans le groupe de surf-garage Habibi (paru sur Born Bad Records) et qui s’impose en solo comme l’une des belles voix de la soul, teintée de rock, sur le très beau album Flowers at your feet. “I Smile for E”, “Tell Me”, “Healing”… voici des morceaux qui racontent les moments d’une histoire familiale complexe (lesquelles ne le sont pas ?) et des douceurs du cœur sous des élans pop.
Madison McFerrin, I Hope You Can Forgive Me
La soul, encore, dans son versant R&B, jazz, pop, pleine de larmes et d’espoirs, pour Madison McFerrin, qui chante l’amour, la lutte contre le stress et l’anxiété générationnelle, la préservation de soi, la peur ou la prestidigitation sur des titres comme “Run”, “Testify” ou le très émouvant “(Please Don’t) Leave Me Now”. Chanteuse, arrangeuse, productrice, instrumentiste, l’Américaine fait tout ou presque sur un disque à mettre entre les cœurs des sensibles, des émotifs, de celles et de ceux qui ont besoin d’épaules sur lesquelles s’appuyer lorsque l’équilibre vient à manquer.
OVERMONO, Good Lies
Et puis, une dinguerie. Celle des frères Ed et Tom Russel, actifs sur la scène électronique britannique depuis une douzaine d’années mais qui sortent seulement leur premier album ce vendredi (les épisodes précédents étaient des EPs). Un duo qui mixe UK garage, 2-step, techno, drum & bass et des échantillonnages rap, R&B, soul au service d’un disque qui fera hurler de bonheur comme ce chien sympa que l’on voit sur la pochette de Good Lies. À jouer à fond dans la voiture, dans les écouteurs, dans l’appart avec les copains : “Calon”, “Is U” et l’incontournable et très pop “Feelings Plain”.
Étienne Daho, Tirer la nuit sur les étoiles
Terminons avec le nouvel album de Monsieur Étienne Daho, le douzième de sa carrière, que Les Inrocks et Franck Vergeade, qui le connaissent autant qu’ils l’aiment, jugent « à la fois neuf et historique, imparable et profond ». Un disque qui offre un Daho « au sommet de son art », à découvrir plus intensément dans Les Inrocks.