« Avant, j’avais ce rêve de sonner comme les Beatles ou les Strokes. Après bien des zigzags, j’ai enfin compris que je ne serai jamais ni l’un ni l’autre. C’est la musique d’aujourd’hui qui m’intéresse. »
Bienvenue dans ce nouvel épisode de la Chambre noire.
Ça faisait bien trois ans que notre invité précédemment cité est venu nous voir. Entre-temps, que s’est-il passé ? Un deuxième album disque de diamant, des centaines de millions de vues et de streams, une tournée immensément spectaculaire qui ont fait de lui l’un des hommes de scène et lyricistes les plus vogue et en vague du pays.
Un peu comme un garçon de Liverpool dans le vent. Et puis… Et puis plus rien. Ou plutôt un bien nommé silence radio, silence musical, silence digital sur les réseaux dits sociaux.
Flip et Jeannine, ses deux précédents albums, l’ont amené après une grande décennie de labeur au firmament de la notoriété, avec ses moments ultra-grisants et ses périodes très déprimantes.
Mais musicalement, qu’est-ce qu’on fait après tout ça ? Après s’être buté aux musiques de vidéos de skate, au rap français belge et américain, au rock indé des années 90/2000, après avoir mis en pratique toutes les techniques de rime depuis son 13ᵉ arrondissement de Paris natal. Qu’est-ce qui reste à faire et à dire à seulement 30 ans ?
Eh bien ça parait con, dit comme ça, mais se ressourcer, ça peut servir. Retrouver l’inspiration après des siens. Trouver l’amour accompagné de chats.
Puis s’y remettre. Ressortir sa singularité au service d’histoires moins personnelles, moins autobiographiques, mais qui sentent le vécu pour autant. Être moins dans la démonstration que la sincérité. Que la performance comme celle livrée ce soir ou lors de sa tournée dans les théâtres antiques cet été soulèvent le corps et le cœur des auditrices et auditeurs. Que le spleen et les maladies modernes présentes dans son dernier opus soient incarnés dans un style qui dépasse le rap, le rock, la chanson française.
Tiens, mettez tous ces genres dans un shaker et vous obtiendrez les bons numéros de la loterie jouée ce soir. Mais dans le Mauvais ordre.
Le Mauvais ordre, c’est la preuve que mauvais départ ne veut pas dire arrivée foireuse. Mauvais ordre, c’est enfin le credo et le titre du 3ᵉ album de notre invité qui continue d’être brut et transparent dans ses textes. De créer en somme de la musique d’aujourd’hui.
Merci d’avoir prouvé avec une énergie incommensurable que les chansons dites avec les tripes, aussi amères soient elles, ont les plus addictives, Lomepal.