Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : “Brite la Liberté” de Mohamed Lamouri.
Depuis une dizaine d’années, les usagers de la ligne 2 du métro parisien, entre Barbès – Rochechouart et Belleville, sont habitués à croiser la silhouette courbée, les yeux vagues, la voix lamentée, le synthé rouillé et tellement mélancolique de l’un des parcours les plus singuliers de la scène raï des dernières années.
Ce parcours est celui de Mohamed Lamouri, le “musicien du métro” qui s’est détaché de ce surnom-là depuis que les oreilles de La Souterraine, collectif fouineur à l’origine de l’émergence d’un Malik Djoudi ou du groupe Les Vilars (parmi d’autres faits de gloire), avaient permis à Mohamed de sortir un premier album bien nommé, Undeground Raï Love.
Accompagné par le groupe Mostla, ce franco-algérien né dans la ville de Tlemcen ne chantait plus Michael Jackson ou The Eagles comme il pouvait le faire dans une rame de métro bondée entre La Chapelle et Stalingrad (matez la vidéo de sa reprise de “Billie Jean” au parc des Buttes-Chaumont), mais quelques compositions personnelles et des reprises de son idole Cheb Hasni, étoile filante du raï algérien, assassiné en 1994 à Oran à l’âge de 26 ans. Parmi ces reprises, celle du titre “Tgoul maaraft”, joué longtemps en playlist sur Radio Nova et même directement, tôt le matin, en direct de notre radio (vous étiez peut-être présents, souvenez-nous).
Quatre ans après, et c’est une joie que nous sommes heureux de partager ici, un second album arrive bientôt pour Mohamed Lamouri, toujours accompagné, notamment, par le producteur Baron Rétif, auteur, avec Concepción Perez, d’un tube, “The Crave”, joué sur Nova en 2016.
Enregistré à Marseille, loin du boulevard de Rochechouart ou du métro Château Rouge, le disque se nomme Mehari, comme le modèle de Citroën que l’on surnomme, de l’autre côté de la Méditerranée, le “dromadaire des Touaregs”. Un album présenté comme “un road-trip à demi rêvé de onze titres dont six originaux” et porté par un morceau dévoilé aujourd’hui, “Brite la Liberté”, Liberté fêtée dans “un empressement Bollywood”, et résumée par cette phrase épitaphe, aussi directe et limpide que la musique de ce chanteur de larmes et vecteur, pour tous les marginaux de la Terre, d’inusables espoirs : “Il n’y a pas mieux que la Liberté”.