Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Mohamed Lamouri, Méhari
Le musicien du métro n’en est plus là depuis longtemps. Repéré par les aventuriers de La Souterraine sur la rame d’une ligne 2 sur laquelle il circule toujours parfois, Mohamed Lamouri balade désormais sa voix rauque, sa démarche hésitante et sa sensibilité touchante plus seulement entre Belleville et Barbès – Rochechouart, mais aussi sur disque. Après Underground Raï Love, où c’étaient des reprises du musicien algérien Cheb Hasni qui dominaient, ce natif de Tlemcen sort Méhari, toujours accompagné par le producteur Baron Rétif, auteur avec Concepción Perez, du tube “The Crave”, joué sur Nova en 2016. Un album plus pop que le précédent présenté comme “un road-trip à demi rêvé de onze titres dont six originaux” et que l’on résumera par le biais de cette phrase épitaphe, aussi directe et limpide que la musique de ce chanteur de larmes et vecteur pour tous les marginaux de la Terre, d’inusables espoirs : “Il n’y a pas mieux que la Liberté”.
Crimi, Scuru Caru
Pas bien loin de Tlemcen, c’est cette fois à Oran qu’une partie de l’histoire de Crimi, le projet du musicien Julien Lesuisse (chanteur et saxophoniste), continue de s’écrire. Avez le groupe Mazalda, il a appris à mieux connaître l’Algérie et les musiques tellement intenses qui lui sont liées. Il a pris confiance, aussi, en sa capacité à explorer les zones d’ombre, à tenter de les mettre en lumière. Avec Crimi, c’est ainsi la Sicile, dont est originaire une partie de sa famille, que Julien explore, triture et reconstruit en se réconciliant avec un passé très intime jusqu’alors très contrarié. C’est une histoire d’immigration, de fuite et de retour que Crimi — le nom de la grand-mère de Julien — revisite avec ce projet musical qui puise dans le répertoire des musiques siciliennes, les mêle avec les musiques raï, créée un univers où les ombres de Syracuse, d’Oran, de Messine et d’Alger forment ensemble de nouvelles silhouettes. Celle d’un premier album, Luci E Guai, joué sur Nova en 2020 par le biais du morceau “Mano d’Oro”. Celle d’un second désormais, qui sort aujourd’hui et dont est issu le morceau “’A Sira”.
Les Pythons de La Fournaise, Tout Z’Étoil
Une île, encore. La Sicile est loin, l’Afrique l’est un peu moins, c’est sur l’île de La Réunion que Les Pythons de La Fournaise – qui se sont rencontrés à Chambéry mais empruntent leur nom au volcan qui domine Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Joseph – pensent, jouent, bastonnent un mélange intense et syncopé de séga et de maloya, deux styles endémiques de l’Océan Indien qui émergèrent entre Maurice et Réunion. Revisité par le funk, le jazz et un groove imparable, Les Pythons de La Fournaise regardent ce beau monde métissé à la belle étoile, le font danser et exploser de joie comme un volcan qui serait, étrangeté miraculeuse de la nature, entré en éruption.
Mike D, Brazil 45s Boxset
Un tour par le Brésil, enfin, avec le quatrième volet de la collection Brazil 45s Boxset, qui après avoir invité Kenny Dope ou Dj Marky invite cette fois l’ancien Beastie Boy Mike D ! “Mike n’a pas déçu, creusant profondément pour dénicher d’incroyables morceaux de psycho-rock funky, de MPB rêveuse et de pépites expérimentales”, dit un livret qui nous plonge dans de nouvelles merveilles issues d’un Païs tropical qui s’avère, à chaque nouvelle exploration, un peu plus vaste que la veille.