« Y’a toujours ce truc où tu vas pouvoir toucher des gens ». Pour les artistes comme pour le public, les festivals font partie intégrante de l’écosystème de la musique. Ces mêmes festivals qui aujourd’hui sont menacés par la hausse des charges, des cachets et une baisse de fréquentation, selon une étude du Centre national de la musique.
On n’arrive pas à estimer combien il y en a tellement ils sont nombreux : les Français ont la chance de pouvoir se rendre dans plus de 6 000 festivals chaque année. Une aubaine ? Oui, mais ils sont aujourd’hui extrêmement menacés. La faute à une multitude d’éléments que le Centre national de la musique a détaillé la semaine dernière au Printemps de Bourges. Leur étude – basée sur un panel de 68 festivals – le montre : tout augmente et cela impacte jusqu’au public, évidams. En gros, le budget moyen total des festivals a augmenté de 19% entre 2019 et 2022. Aie.
Le budget moyen total des festivals a augmenté de 19% entre 2019 et 2022.
La hausse des charges techniques, logistes et de sécurité, d’abord, puis les charges artistiques (les cachets des artistes ont augmenté d’environ 21%). Explication possible et connue depuis longtemps : le streaming, notamment, qui a rebattu les cartes de leur modèle économique. Faute de vendre beaucoup de CDs pour vivre, les artistes sont bien obligés de se rabattre sur leurs lives, toujours plus nombreux (parfois à s’en épuiser). Et ajoutez à ça la hausse des coûts des assurances : dans le Berry Républicain, le directeur du festival Décibulles a admis que sa facture avait augmenté de 84%. Aie bis.
Et tout ça, c’est vous qui en pâtissez : les prix des places ont subi une hausse assez notable. Elles se situent en moyenne à 32 euros aujourd’hui, contre 24 euros auparavant.
Les festivals, le lieu où la musique retrouve son sens
Pourtant, les festivals sont au cœur même de l’écosystème de la musique, voire l’un de ses leviers les plus importants. « C’est ici que tu vas pouvoir toucher des gens », nous dit le groupe de rock The Psychotic Monks, pas habitué des grands médias sur lesquels ils ne sont pas diffusés. Le groupe jouait vendredi au Printemps de Bourges, festival dont la programmation est à 70% des artistes émergents. C’est grâce à ce type d’événements que la musique prend sens… comme dans les plus petits. Il y a ces « festivals beaucoup plus intimes ou des scènes alternatives quasiment pas payées, au chapeau ou à la bière… », nous décrit Flavien Berger, « qui me rapprochent encore plus d’une sorte de racine culturelle qui montre combien on a besoin de la musique. »
Cependant, autre fait étonnant, les festivals ne cessent de fleurir. Il y en a de plus en plus, alors même que le CNM constate une baisse de fréquentation d’environ 5%. Explication ? La « Gen Z », décrit l’étude, a une appétence pour les grosses jauges – les stades ou les arénas – et surtout, sont préoccupés financièrement, moins à l’aise à l’idée de dépenser plusieurs dizaines d’euros pour aller voir des concerts. Alors, que faire de tout ça, maintenant ? S’inquiéter, oui, surtout pour les petits festivals comme le souligne Télérama, moins subventionnés. Ou bien, y aller encore et toujours ? Pour ça, comptez sur Radio Nova pour vous faire part de tous ceux à fouler sans hésiter.