Alors bien sûr, on vous dirait bien de ne pas louper Billie Eilish, The Chemical Brothers, Florence + The Machine, Foals ou The Strokes à partir de mercredi pour cette édition 2023 de Rock en Seine. Vous nous répondriez “sans déc’ ?” et vous auriez raison de nous le faire remarquer. Voici donc notre top 10 des “autres” concerts à ne pas louper au Domaine de Saint-Cloud cette semaine.
Flavien Berger (Paris, France) – Vendredi 25 août, 19h40 – Pop à contre-temps
Le “feu-follet” de la pop française a livré ces dernières semaines l’album Dans cent ans, un disque de nouveau plein de la folie douce et de la créativité large qui habite ce producteur hors format depuis ses débuts, il y a une dizaine d’années (que celui qui a zappé l’EP Mars balnéaire en 2014 se rattrape dans les plus brefs délais). Minutieux, ultra-libre sur disque et généreux en live : le concert de Flavien Berger ce vendredi à Rock en Seine est l’un de nos indispensables.
Kenny Beats (Connecticut, USA) – Dimanche 27 août, 20h50 – Rap
Ed Sheeran, Denzel Curry, Idls, Vince Staples, Fka Twigs, Mac DeMarco, Thundercat, Slowthai… Ce n’est pas la liste du prochain festival branché auxquels participeront l’ensemble de vos ami.e.s, mais une partie du répertoire téléphonique de Kenny Beats, qui produit depuis plus de dix ans quelques-uns des artistes les plus cools de la planète. Ajoutez-y un album solo (Louie, 2022) paru il y a quasi un an et qui sonne hip-hop, G-funk, R&B et vous atterrirez au concert de l’un des outsiders live de cette édition 2023 de Rock en Seine.
L’Impératrice (Paris, France) – Samedi 26 août, 17h30 – Pop royale
Incontournables depuis plus de dix ans sur la scène pop française et très habituée de nos ondes (les tubes “Agitations tropicales”, “Peur des filles”, “Fou”, “Vanille fraise”…), L’Impératrice applique une recette disco-pop qui fonctionne aussi bien sur disque que sur scène. Pour Achille Trocellier, Charles de Boisseguin ou Flore Benguigui (également porteuse du projet Cherchez la femme, célébré en mai sur Nova), nouveau couronnement à prévoir ce samedi à Rock en Seine.
Wet Leg (Île de Wight, Angleterre) – Dimanche 27 août, 18h35 – Rock chaise longue
Pendant le confinement, deux jeunes femmes résidentes de la très modeste île de Wight (dans la Manche, au sud de Portsmouth) mirent sur pied un rock garage aux mélodies diablement efficaces qui n’avait pas forcément vocation à atterrir plus loin que cette île de 380 km². Trois ans après, leur morceau “Chaise longue”, féministe et entêtant, est devenu un tube mondial, a été adapté en français (en playlist sur Nova, of course) et le duo apparaît comme l’un des rendez-vous les plus attendus de Rock en Seine. Chaise longue et ascension rapide.
Overmono (Monmouth, Pays de Galles) – Samedi 26 août, 23h15 (UK garage avec « R » qui roulent)
Actifs sur la scène électronique britannique depuis une douzaine d’années, les frères Tom et Ed Russel ont sorti leur premier album, Good Lies, cette année. Un duo qui mixe UK garage, 2-step, techno, drum & bass et des échantillonnages rap, R&B, soul au service d’un disque qui fera hurler de bonheur comme ce chien sympa que l’on voit sur la pochette de Good Lies et que vous rencontrerez peut-être, avec un peu de chance, lors du passage du groupe à Rock en Seine samedi en fin de soirée.
Altın Gün (d’Istanbul à Amsterdam) – Samedi 26 août, 16h00 – Rock anatolien
Révélé sur Nova en 2017 avec le tube “Goca Dünya”, Altın Gün (“l’âge d’or », en turc) revisite depuis six ans les années 70 turques qui avaient vu le folk local rencontrer le rock anglo-saxon. Très psychédélique sur son premier album On (2018), le groupe a progressivement évolué vers un son plus synthétique et plus pop qui se fait donc encore plus métissé. Voyage dans le passé et dans le futur (puisque, dans ce cas-ci comme dans beaucoup d’autres, les deux sont intimement mêlés) à prévoir ce week-end.
Ada Oda (de Bruxelles à la Sicile) – Samedi 26 août, 22h00 – Post-punk
Du post-punk qui fait danser, qui se chante en italien (la langue de sa fondatrice Victoria Barracato), qui permet aux angoisses de se muter en spleen. Vous aviez découvert l’énergie du groupe italo-belge Ana Oda sur Nova à l’occasion de leur live dans Chambre noire. Vous les retrouverez ce samedi à Rock en Seine sur la scène Firestone pour y parfaire votre italien et découvrir les morceaux issus d’Amore Debole (“Amour faible” dans la langue de Lucio Battisti).
Bertrand Belin (Quiberon, Bretagne) – Vendredi 25 août, 16h55 – Pop lettrée
Avec son humour décalé, son timbre si grave et son éloquence maligne, il était l’épicentre de la carte blanche la plus loufoque organisée cette année dans nos murs. Homme aux bons mots (Bertrand écrit des chansons ET des romans), aux mélodies habiles et aux 30 millions d’ami.e.s (des chiens de toutes sortes mais aussi des musiciens de bon goût, comme The Limiñanas, Barbara Carlotti ou Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce), Bertrand Belin assure aussi en solo, comme en témoignera la performance forcément charismatique à Rock en Seine de l’un des plus classes des artistes de l’Hexagone.
Young Fathers (Édimbourg, Écosse) – Dimanche 27 août – Hip-hop psyché
Des Anglaises de l’île de Wight, des Gallois… et des Écossais ! Après le succès de leur disque Cocoa Sugar (et des confinements prolongés qui ont failli signer la fin du groupe), les mecs de Young Fathers ont sorti Heavy Heavy, un disque enregistré dans le sous-sol d’un appart sans paillettes afin de se délaisser du confort très bourgeois et contraignant d’un enregistrement studio (location d’une salle, des horaires à respecter, moins de risque d’impro car l’heure tourne, etc.). L’énergie brute (ou heavy ?) des débuts reviennent alors comme par magie, témoin des morceaux, qui s’écartent du rap (qui n’est jamais loin), comme le grésillant « Rice », l’exalté « Tell somebody » ou le très, très cool « I Saw ». À voir dimanche.
Uzi Freyja (Nantes, Paris, Cameroun) – Samedi 26 août, 15h20 – Rap du futur
Signé sur Warriorecords (le label de Rebeka Warior), Uzi Freyja est l’un des coups de tonnerre des mois écoulés. Engagé, frontal, dansant, percutant, le rap de ce duo composé de Kelly Rose – une Parisienne anglophone d’origine camerounaise – et du producteur Stuntman5 rencontre une musique électronique ardente. Le clubbing brûlant, mais à 15h20, ce samedi.