Aujourd’hui, on célèbre un disque qui nous invitait à découvrir un producteur en solo, une ville bénie et un style si particulier : c’est Welcome 2 Detroit. Le premier album, en son nom propre, de J Dilla qui sortait à la fin du mois de février 2001.
Évidemment, ce disque-là, ce n’est pas le premier de Jay Dee, lui qui a collaboré avec tant de gens, de De La Soul, Biggie, Erykah Badu, Tribe Called Quest, en passant par des groupes phares de nu-soul, ou de RnB. Et qui surtout a déjà eu un groupe bien sûr : Slum Village.
Mais voilà, Welcome 2 Detroit est le premier disque qui ne sera que le sien. Un album pour lequel il va avoir une liberté totale, en termes de production, qu’il va mettre un soin fou à concevoir, et qu’il sortira sous le nom de J Dilla. Ce qu’on y entend, c’est sa signature sonore, reconnaissable parmi mille, une musique ronde et puissante. Et puis ses samples, bien sûr, qu’il va chercher loin et qu’il découpe sur MPC avec la précision d’un orfèvre. Sur certains morceaux, il avance seul, à nu, et sur d’autres il convie quelques vieux copains.
Ce qui est touchant rétrospectivement, c’est que Dilla s’essaye même à la rime, comme Kanye West avant l’heure, il devient MC et nous prouve qu’il est meilleur producteur que rappeur.
Reste que cet album a influencé durablement le Hip-Hop, poussant nombre de beatmakers à sortir des albums solo. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’il a été réédité l’an dernier, dans un coffret XXL bien pensé par le label BBE. Et pour ses 21 ans, on a un plaisir fou à réécouter ce disque.