Comment Mehdi grandit dans une famille de collectionneur de vinyles, de musiciens et se découvre une passion par la passion des autres.
Quand Mehdi Favéris-Essadi naît, en 1977, ce qui cartonne en France, c’est Boney M, Michel Sardou ou Gérard Lenorman. Mais lui voit le jour loin de tout ça. Depuis Colombes et Gennevilliers, dans le 92, il a la chance d’être entouré de gens qui vont lui faire découvrir des continents de musique : Prince, Madonna, Gainsbourg, de la musique orientale.
Son père collectionne les vinyles de soul ou de rock. Ses oncles, ses cousins aussi ont des tas de disques de disco et de funk à lui faire entendre. D’ailleurs, certains sont aussi musiciens, et s’ils n’ont pas fait carrière, ils permettent à Mehdi de jouer avec leur basse, leur guitare, leur batterie. Tout petit, la musique, c’est déjà un jeu pour lui.
Et puis à cette époque-là, dans le quartier aussi Mehdi croise des jeunes, des grands-frères qui sont passionnés. En fait, Mehdi dira souvent qu’il a aimé la musique parce qu’il a baigné dedans – et que sa vocation n’est pas née en idéalisant des méga stars à l’autre bout du monde, mais en écoutant des histoires pointues, exaltées, fascinantes racontées par ses proches et ses aînés.
C’est un peu la passion des autres qui lui a donné envie d’en être, lui aussi.
Cette enfance, DJ Mehdi l’a racontée dans une double mixtape : 7 Kings, vol 1 – hommage d’abord aux producteurs comme DJ Premier, les Soulquarians, Large Professor ou Dre qu’il a toujours admirés. Mais c’est le volume 2 qui semble encore plus intime. Sur cette cassette on entend Rufus & Chaka Khan, Curtis Mayfield, Bootsy Collins, George Clinton ou les Beatles. Ces 7 rois de la musique, ce sont ses influences, les artistes qu’il a souvent samplé. Ce sont surtout ces Rois qui ont fait de lui un Prince, des musiciens qu’il a découverts dans sa famille, en héritant de la discothèque immense familiale et de la culture collective qui l’a accompagné toute son enfance.
Et si on fouille ses tous premiers souvenirs musicaux, les premiers disques qu’il s’était approprié, c’est un album de Cheb Khaled produit par Safy Boutella et un best of de Charles Aznavour. C’étaient ses madeleines qui le renvoyaient, dès les premières notes, à son enfance, passée dans le salon de ses parents ou dans sa cité de Gennevilliers.
Un podcast produit par Sophie Marchand et réalisé par Malo Williams.
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