Deux mecs posés sur le toit d’une limousine blanche, avec des casquettes visées sur la tête, et des vestes aux couleurs noire et verte, avec l’inscription MC.
C’est comme ça que le Brésil découvrait MC Jùnior et MC Leonardo, en 1995.
Direction Rio dans l’une des favelas la plus étendue du pays, celle de Rocinha.
C’est dans cette favela qu’ont grandis les deux frères MC, Junior et Leonardoi. À cause d’une malformation de naissance, localisée sur le fémur, Leonardo s’éloigne des bancs de l’école. Le futur rapero multiplie les séjours à l’hôpital, il y subira une quinzaine d’interventions chirurgicales avant la fin de son adolescence.
Dans sa chambre d’hôpital, Leonardo se passionne de lecture, il engloutit tous les livres sur lesquels il peut mettre la main, et apprend à manier les mots. À sa sortie, il rentre en contact avec le son funk qui est en train d’envahir les soirées des favelas brésiliennes. Alors attention, quand on parle de funk ici, ce n’est pas celui de George Benson, et de son “Give Me The Night”. C’est du funk brésilien, un courant de la musique électronique dérivée de la Miami Bass. Vous en avez un exemple ci-dessous.
Les producteurs brésiliens vont donc sampler et reproduire cette sonorité caractéristique du sud des US, que l’on peut entendre dans des morceaux d’emcee de Floride comme le 2 Live Crew, un groupe de rap gangsta connue pour leur album As Nasty as They Wanna Be. C’est une équipe que DJ malboro, pionnier du Funk carioca (le fameux funk bresilien), affectionne particulièrement, et qu’il va donc échantillonner pour ses propres productions.
DJ Malboro est une vraie légende de la fête brésilienne. Il mixait dans des block party de favelas, a signé quelques medley monument des débuts du genre, et c’est lui qui a produit une bonne partie de l’album de MC Junior E MC Leonardo, dont le titre “Endereco dos Bailes”. Redécouvrez un morceau de Favela Funk aussi frais que la première fois qu’il est sorti d’une paire d’enceintes à Rio, en 1995.