Radio Nova est parti à Bruxelles pour découvrir les artistes qui feront les programmations des festivals de demain.
En novembre dernier, pour Radio Nova, je suis partie pour quelques jours de ride à Bruxelles pour assister à la deuxième édition du FiftyLab Festival. Un festival alternatif, curateur de talents, qui propose de mettre en avant des artistes émergents, le tout sans tête d’affiche, mais avec des noms que l’on commence tout de même à voir tourner un peu partout. Avec un seul but en tête : montrer ces artistes qui selon les programmateurs, méritent davantage de visibilité et qui plus est, seront surement les prochaines grandes stars de demain.
Demain dès aujourd’hui
Au Fifty, les lieux des concerts, tous proches les uns des autres, permettent une circulation rapide et fluide pour voguer entre les différentes scènes : salles, bar et même un casino (lieu dans lequel j’ai mis les pieds pour la première fois de ma vie…)
C’est avec BabySolo33 que j’ai ouvert les hostilités de cette semaine. Si Britney Spears était émo et avait fait du rap dans les années 2000, ça aurait certainement ressemblé à ses morceaux : BabySolo33 retranscrit ses histoires de love en chanson, se la joue « CœurBleu », et c’est une première découverte pour un premier concert.
Les larmes pour Gabriels
J’ai ensuite fait un tour au concert des Gabriels, nom très connu de notre antenne qui réussit depuis quelques années le pari du revival soul 60’s, tendance gospel de Los Angeles. Le concert, comme attendu, est un choc : plusieurs personnes sont sorties de la salle en larme. Des larmes de joie et d’émotion, bien sûr.
J’ai enchaîné cette vague d’émotions par une autre : le concert de L’Rain – un mélange de jazz improvisé et de musique punk. Elle a fini par jeter sa guitare au sol et à gratter dessus avec ses talons, ses cheveux pour quitter la scène sur un larsen : Rock Star de l’espace malgré quelques petits désagréments causés pendant son live, où elle a dû demander à un mec du public de se taire. Punk, on vous a dit.
Au Fifty, il fallait malgré tout faire des choix, et bien sélectionner les artistes qu’on voulait voir, gérer son timing, et parfois choisir entre deux artistes qui passaient à peu près en même temps. Ça a été toute ma course du jeudi soir ! j’y ai vu le rappeur Peet, accompagné d’un live band (guitare, batterie et même saxo avec lequel j’ai d’habitude un peu de mal), sans compter l’apparition de Swing le temps d’un morceau mais j’ai loupé une bonne partie du concert de Poté, qui m’avait plutôt habituée à des DJ sets et qui cette fois a utilisé sa voix pour accompagner ses productions.
On parlera évidemment du concert de Zinée, la très talentueuse, accompagnée elle aussi de musiciens mais surtout d’un batteur exceptionnel qui faisait de la trap avec une cymbale et une basse. Un résultat encore plus touchant que dans mes écouteurs. C’est aussi le sentiment que j’ai eu pendant le concert d’Albi X, rappeur, grimmer même, allemand et originaire du Congo, pour moi une des révélations et artiste à suivre de très près. Tout comme Dolly Bing Bing et son RnB pop à la voix qui se rapproche de celle de Lady Gaga ou encore David Numwami, anciennement membre du groupe François And The Atlas Mountains (qu’on connaît si bien à la radio), qui lui nous a bercé de comptines pop et un peu perchées je l’avoue.
Le choc Kabeaushé
Mais si je ne devais retenir qu’un seul show du festival, un seul artiste qui m’aurait vraiment touchée et bluffée sur scène, c’est bien le nom de Kabeaushé qu’il vous faudra retenir. Signé sur le label de Nyege Nyege dont on vous a souvent parlé sur Radio Nova, ce chanteur nous emmène dans les bas fonds d’une pop on ne peut plus futuriste, électronique même avec des intros qui ressemblent à celles de Prince ou Michael Jackson tout comme son costume et sa façon de danser.
Originaire de Nairobi au Kenya, il modernise une soul mélangée à l’afrobeat et témoigne d’une énergie qu’il a intuitivement partagée avec les personnes présentes dans le public. La grande sensation de cette édition 2021 du Fifty Lab.
Un dernier soir qui s’est d’ailleurs clôturé par un DJ set énervé, mais efficace de la fabuleuse Crystallmess. Une DJ et productrice que je suis beaucoup à Paris et qui selon moi était la tête d’affiche de la soirée, avec qui j’ai surtout pu boire un café avant qu’elle ne monte sur scène, et qui m’a parlé de ses influences (de Lauryn Hill à DJ Mehdi, en passant par le Ska et le Reggae) et de son adolescence surtout à faire le mur avec ses amis pour participer aux soirées Respect organisées par notre tête d’affiche à nous : David Blot.
On est rentrés à Paris avec des milliers de fichiers audios à écouter et à partager autour de nous, le FiftyLab nous a demandé de lui faire confiance et on n’a eu aucun regret à les suivre. On a d’ailleurs déjà hâte d’entendre les artistes qu’ils nous auront dégotés pour l’année prochaine.