De Dakar à Paris, la charismatique chanteuse raconte 20 ans de carrière.
Quelques minutes avant son concert au festival Jazz à Vienne dans le théâtre antique, la chanteuse sénégalaise m’a raconté son parcours et son univers sonore métissé et spirituel. Révélée en tant que choriste aux côtés du légendaire batteur architecte de l’afrobeat, Tony Allen, la chanteuse va partager les scènes et poser sa voix aux côtés des grands noms de la musique du continent Africain tels que Youssou N’Dour, Lokua Kanza, Miriam Makeba, Oumou Sangaré, Femi Kuti et bien d’autres. Julia Sarr s’installe en France, il y a plus de vingt ans et enchaîne les collaborations artistiques, même de genres musicaux éloignés du sien. Cette polyvalence va lui permettre de fusionner les époques et les styles, comme pour son album Set Luna (Label No Format, 2005), réalisé avec le guitariste de jazz et de flamenco, Patrice Larose. Elle mêle sa voix mezzo-soprano aux différentes polyphonies africaines, sur une musique inspirée des sonorités mandingue, du jazz, et du flamenco. Julia Sarr se fait un nom et se produit sur les scènes internationales comme le prestigieux Carnegie Hall de New York. Les années passent, les collaborations et concerts s’enchaînent, et Julia présente un premier album solo en 2014, Daraludul Yow. Elle y aborde la spiritualité, la culture sénégalaise, l’humain, et des sujets de sociétés sensibles. Au sein de ce disque rythmés par les tama, le sabar, le ngoni ou la kora, elle laisse une place majeur au piano pour accompagner sa voix en invitant au fil des morceaux, cinq pianistes de renom, Jean-Philippe Rykiel, Bojan Z, Mario Canonge, Fred Soul et Samuli Mikkonen. Elle profite de ce moment pour partager sa philosophie et présenter en avant-première son futur album qui tend vers la nu soul.