Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour, les 3 ans du dernier album de James Blake : “Assume Form“.
Ce matin, c’est l’anniversaire du dernier vrai album de James Blake, Assume Form, sorti il y a trois ans, un 18 janvier 2019. Un album qui gagne à être écouté, entendu et qui est bouleversant.
Cet album est le 4ème de James Blake – qui sort après 10 ans de carrière. Et de mutation, parce que James Blake est un homme qui a beaucoup changé en une décennie, et qui en plus aime les métamorphoses musicales. Alors quand il sort cet album, il y a eu des puristes pour dire que c’était mieux avant, et que Assume Form était une pâle copie de ce que Blake faisait à ses débuts.
Et pourtant – dans l’idée en tout cas, dans la conception et le contexte de création, ce disque ne ressemble pas aux précédents projets. Ne serait-ce que parce qu’il est beaucoup plus intime – alors même que ce producteur anglais a toujours fait de la musique comme d’autres écrivent des journaux intimes. Même quand il faisait de la dubstep, des musiques plus expérimentales, James Blake y mettait du sien.
Un album sur les sentiments amoureux, une œuvre romantique sur laquelle on retrouve Rosalia, Travis Scott, Metro Boomin…
Mais Assume Form, c’est plus que ça : c’est un disque qu’il a fait par amour. Et par sincérité. A l’époque, James Blake est une méga star, le musicien préféré de vos musiciens préférés – notamment parce que tout le monde l’appelle pour bosser avec lui, de Kendrick Lamar à Beyonce, en passant par Jay Z.
Et James Blake assume cette position : il veut bien être un laboratoire du mainstream, faire de la pop un peu avant-gardiste.
Mais en 2018, il est aussi touché par la grâce amoureuse, alors il décide de tout dire : qu’il est tout fragilisé par le fait d’aimer tant quelqu’un. Et que quitte à faire de la musique populaire, autant en profiter pour être honnête. Alors James Blake décide d’envisager sous tous les angles le sentiment amoureux, ses insécurités, ses failles, la puissance du désir, la masculinité, etc.
C’est marrant parce que certains – dont la sacro – sainte critique du magazine Pitchfork – a dit à l’époque que l’album était mielleux, prenant bien trop au sérieux l’amour. Mais je trouve que ce genre de critique en dit plus du journaliste qui l’écrit, et de la génération à laquelle il appartient, que de l’album en question.
Parce que ce disque est finalement une grande œuvre romantique des années 2010 / 2020. Que c’est aussi un disque sur lequel se sont retrouvés Rosalia, Moses Sumney, Travis Scott, Metro Boomin – qui se sont reconnus dans la manière qu’avait James Blake de chanter l’amour. Et finalement – avec du recul, réécouter Assume Form c’est comme se replonger dans des lettres d’amour dont on avait un peu négligé la puissance et la beauté.
Crédit © Pochette d’Assume Form, de James Blake