Ce matin on commence la journée sur des rollers, avec comme bande-son le disque « De La Soul is Dead ». Deuxième disque de ce groupe pas mort pour un sou : De La Soul. C’était en 1991, il y a déjà 31 ans.
Les De la Soul eux-mêmes sont des petits jeunes qui se sont rencontrés au lycée à Long Island. Ils ont monté un groupe pour s’échanger des vinyles de pop psyché, de jazz, de pop qui ont fait leur éducation musicale.
Ils ne s’habillent pas comme les autres, ils ont une autre esthétique plus proche de Keith Harring que des références habituelles de la côte est. Et puis ils ne rappent pas comme les autres. En tout cas, pas pour les mêmes raisons que d’autres. Ni avec les mêmes instrus. Et leur premier album, 3 Feet High And Rising, sorti 2 ans plus tôt, a convaincu tout le monde que leur manière de faire manquait au rap américain.
Alors leur retour est attendu, et eux s’amusent à se déclarer mort dans ce nouveau disque. De La Soul Is Dead, c’est audacieux, ça devance les critiques qui pourraient juger sévèrement ce deuxième disque. Ce « sophomore album » comme on dit aux États-Unis pour désigner la difficile étape de la seconde œuvre.
Mais c’est surtout un moyen de nommer leur envie de renaissance, déjà, de renouvellement. Pour ce disque, ils s’arment d’humour, de samples cherchés partout par Prince Paul, ils écrivent aussi leur histoire comme une mini-bd qui introduit ce disque.
C’est conceptuel et appliqué, les flows sont élastiques, malins, twistés. Les textes sont sérieux, sociaux, mais aussi tout ce qu’il faut de léger pour ne pas être indigeste. De La Soul est vivant, au point d’égratigner au passage le rnb industriel, les tendances musicales et les rappeurs qui fantasment leur vie.
De la Soul est libre, la preuve avec ce titre classique « A Roller Skating Jam Named Saturdays ». Un thème disco chanté par Vinia Mojica, soutenu par Q Tip, et qui vous fera commencer la semaine avec du soleil dans les pattes et dans les oreilles.