Ce matin on célèbre la voix hors du commun de Michael Kiwanuka, qui sortait “Home Again”, son premier disque il y a 10 ans déjà.
Un disque qui va faire entendre au monde entier sa voix de crooner et fait de lui un héritier d’Otis Redding, de Bill Withers, et un membre à part de la grande famille des soulmen.
Mais l’histoire de sa vraie famille est plus complexe et tragique. Ses parents, ont fui l’Ouganda et le régime du dictateur Idi Amin Dada pour s’installer en Angleterre. À son arrivée, il se fond dans le paysage londonien, dans la culture musicale, dans ses pubs et dans son histoire. Mais au fond de lui, il y a autre chose et toute l’histoire musicale de Michael Kiwanuka est celle d’un artiste qui cherche à mettre de côté sa pudeur pour chanter ses origines et de ses blessures.
Cette démarche commence dès ses premiers singles qui intriguent l’Angleterre et qui lui offre la possibilité d’une tournée aux côtés d’Adèle. Ils aboutissent à ce premier album, qu’il produit sur l’île de Wight, dans un isolement qui lui fait du bien. Il est épaulé par Paul Butler, un producteur qui a bossé avec The Bees ou Devendra Banhart. Ce disque s’appelle Home Again et il fait un bien fou.
Il a une couleur sepia, vintage, un son retro et des mélodies extrêmement apaisantes. On sent que le musicien fait de la musique comme une cure, pour lui et pour nous, et qu’il puise dans le jazz, le blues, la folk, ce qu’il y a de plus sincère et viscéral.
Bref, c’est un superbe disque qu’on appréciait déjà à l’époque, et qui gagne en patine avec le temps et vieillit comme un bon millésime.