L’anniversaire de ce matin vient mettre une cerise sur le gâteau de la nostalgie, puisque hier on fêtait les 25 ans du premier album des Daft Punk : “Homework“.
Et sur internet ont fleuri des hommages dans tous les sens. Il y a le Rex Club qui a dégainé un petit flyer annonçant fièrement la sortie de l’album le 20/01/1997 – avec cette même esthétique de biker qu’on retrouve sur la pochette. Il y a des magazines qui ont republié fièrement leur critique écrite à l’époque, au contraire d’autres qui confessent combien ils avaient manqué de flair à l’époque. Et puis, il y a surtout toutes celles et ceux qui ont simplement acheté, écouté et dansé sur ce disque – maniaquement.
En 1997, les Daft Punk sont extrêmement en vogue. Avec leur maxi “Rollin’ and Scratchin“ sorti deux ans auparavant, à peu près tous les professionnels du secteur ont compris ce qu’il y avait d’inédit dans leur manière de synthétiser leur amour de la techno, du disco, du rock, du hip hop. Et donc beaucoup frétillent en attendant ce premier album que les Daft vont réussir à composer en quasi autarcie.
C’est qu’ils avancent déjà, informellement, masqués. Ils savent où ils veulent aller, ne savent pas exactement les chemins et les méthodes qu’ils vont emprunter pour y arriver, mais ils ne se laisseront pas distraire. Dans une chambre de post-adolescent du 18ème arrondissement, ils installent un studio comme une salle de jeux – avec tous les instruments, les machines, les posters, les vinyles dont ils vont avoir besoin. Et ils composent. Ils font leurs devoirs, ces homeworks, mais avec un sacré plaisir.
Y a plein de choses qui ont été racontées sur ce disque ; mais on peut se fier à une : c’est au morceau “Teachers“ qui liste les professeurs qui ont fait l’éducation musicale du duo qui se connaît depuis leurs années lycée, et qui s’est aventuré dans le rock, avant de créer cette entité à deux casques.
Dans ce morceau, ils créent un autel à tant de gens qu’on ne pourrait les citer tous – mais disons au moins à Paul Johnson, Lil Louis, Romanthony, George Clinton, Dr Dre, Brian Wilson, Jeff Mills, Derrick Carter. Soit aux papes de la techno, de la pop, la house, la funk, le rap.
Autant de genres qui sont des piliers de ce Homework éclatant, qui va tout renverser sur son passage et qui va créer une vague de french touch qui déferle en 1997 sur le monde.
Tout le monde est bluffé par cet art de synthétiser et de faire une musique syncrétique, qui ne ressemble qu’à eux. Et puis, les Daft commencent aussi à passionner parce qu’ils intriguent – leurs pochettes semblent si rock’n’roll, ils refusent déjà des tas de collaborations internationales, ils commencent à se cacher, ils créent des clips avec des réalisateurs brillants.
Bref : ce premier album, il faut l’écouter, encore et encore. Il est comme une œuvre phénomène, une fusée qui concluait le 20ème siècle avec 3 ans d’avance – et promettait de belles choses pour le futur de la musique.
On le fête sur Nova avec “Around The World“.