Ce matin, on célèbre un disque de reconnaissance et de transmission. Le superbe « LEGACY! LEGACY! » de Jamila Woods, sorti le 10 mai 2019.
Jamila Woods est une poétesse de Chicago, passionnée de littérature, de rock et d’art. Elle a d’ailleurs écrit des poèmes avant d’en chanter. Et son œuvre a été portée grâce aux systèmes éducatifs de la ville de Chicago.
Et c’est important de le signaler, parce que ces associations et autres structures municipales, ont permis à toute une scène littéraire et musicale d’émerger. En donnant de la voix à des artistes non-privilégiés.
Parmi lesquels Jamila Woods, qui est devenue, avec le temps, une activiste majeure de cette scène. Notamment parce qu’elle chante hyper bien, que ses textes sont d’une sensibilité dingue, d’une intelligence complexe. Et parce qu’ils sont pensés comme des portes ouvertes vers tout un champ d’analyse. Critique, musicale, théorique, artistique.
Particulièrement dans LEGACY! LEGACY!. Avec ce disque Jamila Woods rend hommage aux artistes racisés qui lui ont tout appris : Betty Davis, Miles Davis, Nikki Giovanni, Octavia Butler, Muddy Waters, James Baldwin, etc.
Écouter la voix de Jamila Woods, c’est se laisser guider à travers une bibliothèque idéale, se laisser percuter par des voix à travers la sienne. C’est comprendre ce qui se niche à l’intersection des luttes.
Alors voici « Eartha », comme la merveilleuse Eartha Kitt qui parlait 5 langues couramment. Pacifiste avant les autres, elle défendait les droits LGBT, était une actrice géniale, mais aussi une chanteuse, comédienne et danseuse. Et donc une femme célébrée par Jamila Woods dans « Eartha » ce matin.