Que faisiez-vous le 7 mars 1987, il y a 35 ans ?
Vous étiez peut-être en train d’acheter un album qui allait changer la musique, License to Ill des Beastie Boys un premier disque uppercut qui sortait le 7 mars 1987.
Se pencher sur la jeunesse musicale des Beastie Boys permet de comprendre ce disque. Parce que dans les années 80, ces trois loubards nés à Manhattan écument les concerts punk et rêvent de devenir comme les groupes new-yorkais de l’époque. Ils commencent donc par jouer des morceaux d’authentique rock’n’roll.
Jusqu’à un jour de 1983 où ils enregistrent « Cookie Puss« . Ce sera leur premier morceau de rap, mais pas le dernier puisque ce geste musical leur ouvre des portes, et pas n’importe lesquelles. Celles du label Def Jam, fondé par Russell Simmons et le génialissime producteur Rick Rubin. Ce sont ces derniers qui remarquent les trois artistes en 1984.
Trois ans plus tard sort alors cet album : License To Ill, dont le succès va être monumental. C’est une décharge musicale, d’abord. Un disque de rap saturé d’énergie punk. Un truc qui ressemble à Run DMC autant qu’à Aerosmith, et il plait aux deux publics.
License To Ill est une décharge musicale, un disque rap saturé d’énergie punk.
Si ce disque se vend autant aux États-Unis et à travers le monde, c’est parce qu’il séduit un public blanc, et qu’il rend acceptable le rap aux yeux de celles et ceux qui le condamnaient tant qu’il était pratiqué par des noirs.
Et puis, il y a l’attitude de ce groupe qui fait son petit effet : ils se moquent de tout, de tout le monde, peut-être même de vous qui les écoutez et les aimez. Faut-il les prendre au sérieux ? On ne sait pas. Mais ce qu’on ne peut ignorer, c’est le nombre de disques qu’ils vendent et l’influence qu’ils vont avoir sur la musique. Combien sont ceux qui parlent de cet album comme un disque qui leur a appris à rapper, à sampler, à avoir de l’attitude, à aimer le rock, le rap, ou autre chose.
C’est à ça qu’on reconnaît les chefs-d’œuvre. À l’écho qu’ils ont durablement et aux questions qu’ils laissent en suspens.