Ce matin on célèbre l’anniversaire d’un album engagé, ou pas du tout, de Sébastien Tellier : son deuxième disque, “Politics“, sorti le 6 janvier 2004.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Un album qui plantait les graines de l’excentrique talent du musicien. Qui à l’époque n’a pas encore sorti le disque Sexuality qui allait en chambouler plus d’un, ni fait l’Eurovision, se faisant remarquer comme un grand dadet brillant mais bizarre.
Non Sébastien Tellier à cette époque est encore un mystère, un ovni. La critique musicale un peu rigide ne sait pas à quel point il doit être pris au sérieux.
Par exemple le message de cet album Politics qui est censé donner de la force aux opprimés du monde entier, aux allemands de l’Est autant qu’aux amérindiens ou aux mexicains, et bien il surprend. Il en fait douter certains. Et en même temps, ce n’est pas du tout un album de chanson engagée. Loin de là. Et ça surprend. Surtout que ce qui importe plus que le message de ce disque c’est sans doute sa force musicale.
D’abord parce que pour ce projet Sébastien Tellier a eu l’envie de travailler avec Tony Allen, le grand batteur, réputé pour avoir fait ses armes avec Fela Kuti et toujours avide de nouvelle expérience. Et puis, en plus d’être resserré en termes de jeu musical, les conditions d’enregistrement de ce disque font beaucoup. Politics a été enregistré dans le studio de Philippe Zdar, à Montmartre, avec en bonus des contributions de Mr Oizo, d’orchestres symphoniques bulgares, etc.
Un album très référencé, avec les contributions de Tony Allen, Mr Oizo ou encore Phillipe Zdar
Au delà d’être composé avec plein de gens brillants, ce disque il est aussi très référencé : on y entend de la pop 60s, des grandes b-o à la française, de la variété bien assumée.
Et ça confirme que déjà à l’époque, Sébastien Tellier était tout sauf une blague. A la limite, c’est un artiste qui ne se prend pas lui-même au sérieux, mais qui est capable de composer des chefs-d’œuvre.
Parce que oui c’est aussi sur cet album, Politics, que trône au beau milieu sa « Ritournelle » – inoubliable mélodie, avec les batteries mystiques de Tony Allen comme une cerise sur ce gâteau d’anniversaire. Qui préfigure aussi ce que Sébastien Tellier va parfaire avec le temps.
Mais comme vous la connaissez sans doute bien cette ritournelle, voici une autre mélodie. C’est “League Chicanos” – sans doute dédié aux zapatistes mexicains, et même si l’engagement reste superficiel, le morceau est bien.
Crédit © Pochette de Politics, de Sebastien Tellier