Aujourd’hui, on célèbre le premier album du producteur franco-américano-chilien Nicolas Jaar : « Space Is Only Noise » fête ses 10 ans.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin on célèbre la sortie en février 2011 du premier album de Nicolas Jaar « Space Is Only Noise », un album qui avait le bon goût d’être exigeant, novateur et grand public.
Nicolas Jaar vous vous en souvenez sans doute, mais c’est un producteur franco-américano-chilien, de New York, qui en 2011 n’est à vrai dire pas du tout un parfait inconnu. Non, car depuis 2008, c’est un des jeunes noms qui fait le plus frétiller les scènes électroniques : il est jeune et audacieux, et à 17 ans à peine, on sent qu’il peut encore évoluer dans dix directions. Si on écoute ses premiers EP on le découvre parfois perché, parfois très sensuel, bidouilleur, sampleur, qui s’amuse à prêter sa voix à des personnages.
Un premier disque surprenant, qui va façonner le son de Nicolas Jaar.
Quand sort le premier album, il y a une certaine attente, qui ne va pas être déçue. Même si pour le coup ce disque est surprenant : on sent que Nicolas Jaar a fait un pas de côté par rapport au club, qu’il s’est plongé dans des films de la Nouvelle Vague, qu’il s’est intéressé au jazz, qu’il est entré dans l’âge adulte avec tout ce que ça peut comporter de grandes conquêtes et de déceptions aussi.
Cet album c’est un disque qui demande de la patience, il est presque celui d’un chimiste dans un labo qui teste des collages, des mélanges, en ajoutant une touche de poésie ici, un zeste de pop et une grande dose de mystère. Et le voir créer son son, c’est beau.
Dix ans plus tard, c’est toujours aussi plaisant d’écouter ce disque en entier, de se laisser porter jusqu’à la planète Jaar : on écoute le morceau quasiment éponyme à l’album, qui commence en faisant penser à Arthur Russell avec cette voix fantomatique, et qui nous embarque ailleurs.
Visuel © Pochette de Space Is Only Noise, de Nicolas Jaar.