Un album dont on est très vite tombé amoureux… Une belle histoire qui dure depuis la sortie du disque, il y a 9 ans.
Ce matin, on célèbre les débuts du groupe Hiatus Kaiyote qui nous ont initié à une nouvelle drogue : celle de la culture musicale psychédélique australienne. Hiatus Kaiyote, un groupe qui fait le lien entre les fous de jazz libre et sauvage, les amateurs de soul, de hip hop. Et surtout un groupe qui ne ressemble à aucun autre.
Rien qu’avec leur nom, vous pouvez avoir une idée des frontières qu’ils veulent abolir. Hiatus Kaiyote, c’est une association d’idées qui est un pur produit de l’imagination de la chanteuse emblématique Nai Palm. Kaiyote est une contraction dérivée du mot Peyote, qui est un cactus hallucinogène, et du coyote. Un mot destiné à évoluer dans l’esprit des auditeurs du groupe.
Pour les comprendre, il faut se souvenir de la première graine, qui a poussé il y a 11 ans à Melbourne. À l’époque, les jeunes musiciens se regroupent autour de quelques points communs. Ils sont fans de Miyazaki, nourris de mille influences jazz, funk, pop et trippées, et sont surtout d’excellents musiciens.
Et sans trop savoir dans quelle direction ils vont aller, en toute liberté et indépendance, ils décident de composer un premier album : Tawk Tomahawk, qui sort en avril 2012. Un album qui est, il faut le reconnaître, plutôt confidentiel à ses débuts. Rares sont les puristes qui le dénichent parmi tout ce qui sort dans le monde.
Mais un jour, un certain Gilles Peterson, influent DJ, producteur, homme de radio (vous suiviez chaque week-end son Worldwide sur Radio Nova), entend un jour parler d’eux et tombe fou amoureux. Il se met à prêcher la bonne parole auprès de ses auditeurs, des artistes qu’il côtoie. Grâce à lui, la mayo monte : Prince, Erykah Badu, Mos Def, Q Tip, Beyoncé, Questlove écoutent ce disque et se mettent à parler de Hiatus Kaiyote comme d’un grand groupe.
Alignement des planètes : un an plus tard, c’est Salaam Remi, le producteur star connu pour avoir bossé avec les Fugees, Amy Winehouse ou Nas, qui veut les signer sur son tout jeune label. Il veut même ressortir ce premier album passé trop inaperçu et propose au groupe d’enregistrer des versions deluxe de certains morceaux.
Une stratégie qui va fonctionner à merveille, puisque c’est ce premier geste qui va permettre à Hiatus de diffuser sa folie, sa magie. Mais ce qui est génial, c’est que malgré cette histoire à succès, le groupe n’a pas changé d’un iota. Tant dans ce premier que dans leur dernier album, ils ont gardé leur inimitabilité, leur savoir-faire, leur connexion avec un au-delà coloré, fleuri, foisonnant. Un univers déjà perceptible dès ce premier disque qu’on fête ce matin en écoutant Nakamarra la version de 2013, avec Q Tip !