La journaliste Véronique Mortaigne nous dévoile les dessous d’une chanson composée en 1934, « Tout va très bien Madame la marquise ».
« On s’est mis à chanter “Tout va très bien, Madame la marquise” pour signifier que cela allait très mal ». La journaliste Véronique Mortaigne nous dévoile les dessous de cette chanson humoristique.
Au très chic Lycée Janson de Sailly, Paul Misraki, compositeur français d’origine juive, a rencontré un copain, Raymond Ventura, un fils de joaillier du 9ème arrondissement de Paris, d’origine turque. Ensemble, ils ont fait orchestre, un orchestre de swing qui va renouveler en profondeur le music-hall français. En 1934, Paul compose “Tout va bien Madame la Marquise” pour son ami et son groupe les Collégiens.
“Allô, allô James, quelles nouvelles ? etc. Tout va très bien, Madame la Marquise, mais on déplore un tout petit rien : votre jument est morte. Comment ?” Dans l’incendie de l’écurie, conséquence de l’incendie du château, provoqué par Monsieur le marquis, qui s’est suicidé parce qu’il est ruiné. Plus bas, on ne peut pas tomber. Mais “A part ça, tout va très bien”. D’apparence léger, le morceau résonne comme une alerte dans une Europe au bord de la guerre mondiale.
Après cinq générations de connaisseurs de la Marquise et de son serviteur James, son message reste toujours aussi actuel. La rappeuse Keny Arkana, par exemple, dans son morceau “Madame La Marquise”, ramène à leurs responsabilités ceux qui font l’autruche et appelle au réveil des consciences. Dans son clip, pas d’écuries, mais des voitures qui flambent.