Un an après la mort de Tony Allen, le 30 avril 2020, Bintou Simporé rend hommage au batteur nigérian de légende.
Dans ce Classico entrecoupé de propos recueillis en 2016 par le journaliste Francis Gay à Berlin, Tony Allen nous parle de sa jeunesse à Lagos avec les groupes comme Bobby Benson, et de son admiration pour Art Blakey.
Né à Lagos au Nigeria en 1940, il commence à jouer de la batterie à 18 ans, en pleine explosion de la scène highlife et influencé par le jazz américain.
Il rencontre Fela Kuti lors d’une audition en 1964, et devient son directeur musical en 1969. Le mélange d’un jeu jazz américain, highlife et avec des rythmes yorubas (et d’autres régions d’Afrique) donne au jeu de Tony Allen un caractère unique, qu’on retrouve sur les 30 albums de Fela Kuti, jusqu’en 1979, où Tony Allen quitte le group et commence une carrière solo.
Il émigre à Londres en 1984, puis se rend à Paris. Sébastien Tellier. Tony Allen collabore alors avec des artistes comme Sébastien Tellier sur le morceau “Ritournelle” en 2004, chanson à succès sortie sur l’album “Politics”. En 2006, il collabore pour la première fois avec Damon Albarn (Blur, Gorillaz…) en tant que batteur du projet “The Good, The Bad and The Queen”. En 2020, il participe au morceau “How Far” de Gorillaz aux côtés de Skepta.
Parmi les récentes productions de Tony, “Moanin” un EP de reprise d’Art Blakey, avec une version retravaillée jazz-afrobeat (2017, sur Blue Note Records). Tony Allen nous interprétait ce morceau en trio dans le Salon de Musique de Néo Géo en mai 2017 :
Album posthume, “There Is No End”, sortait le 7 mai dernier, résultat d’un projet imaginé par Tony Allen,qui souhaitait travailler avec des artistes plus jeunes, et surtout avec la nouvelle génération de rappeurs comme Skepta ou Sampa the Great.