Pour le grand retour de la programmation de l’Opera Underground, Nova Lyon vous invite à venir découvrir le 3 juin prochain le spectacle « Sahariennes », mettant en scène le lien de quatre chanteuses d’exception, réunies pour la première fois pour une création commune : Noura Mint Seymali (Mauritanie), Dighyad Mohammed Salem (Sahara Occidental), Souad Asla (Algérie) et Malika Zarra (Maroc) subliment ensemble les héritages qui font du Sahara un terrain culturel d’une foisonnante richesse, loin des images toutes faites comme des lignes de conflit.
Traditions profanes ou sacrées, héritages berbères, touaregs ou gnawa… Les musiques des quatre côtés de cette frontière de sable qu’est le Sahara appartiennent à une grande famille. En mettant cet héritage en commun et en créant des formes nouvelles, les quatre protagonistes de “Sahariennes” affichent une solidarité artistique sans failles, à distance de tous les poncifs comme des adversités quotidiennes ou géopolitiques qui, trop souvent, définissent les relations entre leurs pays respectifs. Noura Mint Seymali, issue d’une famille de griots, est la grande chanteuse mauritanienne de sa génération. La chanteuse Dighya Mohammed Salem porte son histoire de réfugiée sahraouie tout en demeurant une artiste résolument tournée vers le futur. Souad Asla milite pour diffuser le patrimoine musical des femmes algériennes, entre autres avec les musiciennes du collectif Lemma. Malika Zarra est une artiste marocaine qui partage son temps entre le Maroc, la France et les Etats-Unis.
En imposant une lecture féminine de l’histoire culturelle de la région, ces fortes figures bouleversent les clichés qui trouvent leur origine dans leurs cultures respectives comme dans l’imaginaire des colonisateurs d’antan. Le Sahara, haut lieu de l’imaginaire occidental, est en effet à la fois une invention d’Européens en quête d’exotisme, et un terrain physique où s’affrontent idées reçues et traditions millénaires. Les femmes du désert, telles que les Européens les ont souvent dépeintes, sont des créatures de fantasme, voilées et mystérieuses, des objets exotiques qui n’ont que peu à voir avec la réalité de la région… En portant collectivement leur parole d’artistes, Noura Mint Seymali, Dighya Mohammed Salem, Souad Asla et Malika Zarra rompent naturellement avec cette vision d’un autre temps, et imposent une nouvelle lecture de l’histoire comme du présent.
Elles disent notamment que, depuis plus de quarante ans, les femmes sahraouies sont un symbole de dignité, d’indépendance et d’esprit féministe. Elles ont tenu ce cap malgré les antagonismes politiques et les guerres, malgré les partages de frontières arbitraires et belliqueux. Héritières d’une tradition matriarcale qui n’a jamais pu être effacée, elles sont, au jour le jour, les garantes d’un ordre social qu’elle contrôle, et les sentinelles d’une culture qu’elles défendent. Comment mieux exprimer cet héritage qu’à travers la musique, à travers la plus profonde expression d’une culture traditionnelle ? Le but des Sahariennes n’est ni politique, ni vraiment revendicatif. En s’imposant comme artistes avec des choix esthétiques affirmés, elles se placent en porte-voix d’une culture partagée, et ne font, finalement, que rappeler un état de fait : que les femmes du Sahara sont les virtuoses du quotidien, et les architectes d’un monde futur.
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