Le “Pondicergy Airlines” de Stéphane Edouard, les Classicos de Tony Allen et le “Survival“ de Bob Marley.
Portrait
Jeanne Lacaille dresse le portrait de Mélanie Cataldo-Divaret, entrepreneure, femme d’action désormais Chavlier de l’Ordre National du Mérite et fondatrice d’Ujumi, tiers-lieu et traiteur solidaire basé à Nanterre qui propose des menus sains et un lieu de vie et d’échanges pour les personnes éloignées de l’emploi, en faisant rimer cuisine et solidarité.
Musikactu :
Musiques de lutte en Colombie et au Brésil, avec David Bola.
Depuis l’annonce, en avril dernier, par le président Ivan Duque d’une nouvelle réforme qui vise à taxer les classes moyennes et supérieures, le peuple colombien est descendu dans la rue pour exprimer son désaccord. Les manifestants rencontrent une violente répression en guise de réponse et des affrontements sanglants ont éclaté dans les grandes villes du pays, causant des centaines de blessés et aussi des morts.
Malgré les concessions du gouvernement, les manifestants continuent de lutter, soutenus par des musiciens et rappeurs comme Totoy El Frio et son titre “POLOMBIA”. Il y reprend les slogans des manifestants : “Si le peuple sort dans la rue en temps de pandémie, c’est parce que le gouvernement est plus dangereux que le virus.”
Au Brésil, à Recife, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs le 1er mai, une action de sensibilisation spectaculaire s’invitait sur le pont Mauricio de Nassau, où des militants du “Mouvement des sans-terre” ont distribué à la population 20 tonnes de fruits et légumes produits par des agriculteurs de Pernambuco et ont inscrit en grandes lettres blanches un message “Un vaccin dans le bras, de la nourriture dans l’assiette”.
mené une action pour demander de meilleures conditions de travail, et sur fond de samba.
D’ici et d’ailleurs
Bintou Simporé reçoit Stéphane Edouard, batteur et percussionniste de jazz virtuose d’origine indienne spécialisé dans l’improvisation et collaborateur d’artistes comme Daby Touré, Sixun, Dhafer Youssef ou Ibrahim Maalouf. Il nous présente son premier album solo, “Pondicergy Airlines”.
Le titre symbolise le cosmopolitisme, les rencontres et les échanges au cœur de cet opus. “Pondichéry” représente les origines familiales indiennes du musicien, avec les musiques de son enfance, classiques et bollywood. Cergy représente une autre part de son enfance vécue en parallèle : le rock, le jazz, la world qui l’ont ouvert à de nouveaux horizons.
Stéphane Edouard revient sur son enfance pluriculturelle, ses inspirations, et ses collaborations avant de s’installer avec ses dholaks modifiés pour nous interpréter un morceau concocté spécialement pour l’occasion.
Retrouvez la Leçon de Musique de Stéphane Edouard qui nous présente ses dholaks ici.
Message
Laura Scot, réalisatrice et productrice française installée à Buenos Aires et partenaire du musicien Axel Krygier, nous laisse un message d’Argentine. Là-bas, c’est la fin de l’été, la pandémie reprend tandis que les fêtes clandestines vont bon train dans les parcs. Certains festivals et salles de spectacle jouent le jeu du présentiel dans une ville à l’actualité politique incertaine.
Elle nous confie également le morceau “La Fiera”, extrait du bestiaire musical de l‘artiste argentin Axel Krygier qui a joué plusieurs de ses titres en rapport avec les animaux dans un bestiaire musical, concert piano voix filmé par Mariano Llinás, réalisateur connu pour son film la “FLOR”, un film produit par la plateforme “Kabinett”.
De Visu
Il y a 40 ans, un 11 mai 1981 disparaissait l’immense chanteur originaire de Jamaïque Bob Marley. Radio Nova lui rend hommage lors d’une journée spéciale ce mardi 11 mai. Pour l’occasion, nous nous intéresserons à l’album Survival de Bob Marley et sa pochette engagée, réalisée par le photographe americo-jamaïcain Neville Garrick.
Bastien Stisi de Nova.fr nous décortique ce visuel extrêmement politique, constituée de 7 drapeaux étalés sur 7 lignes (ça fait donc 49), étendards qui sont, à l’exception de celui de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ceux de nations africaines ayant été victimes, à un moment ou à un autre, de l’esclavage.
Survival, c’est aussi le titre “Zimbabwe”, un morceau qui militait pour la libération du pays du joug colonial, ce qui fut le cas un an après. Il fut interprété au cours d’un concert de 1980 demeuré légendaire.
Classico
Un an après la mort de Tony Allen, le 30 avril 2020, Bintou Simporé rend hommage au batteur nigérian de légende.
Dans ce Classico entrecoupé de propos recueillis en 2016 par le journaliste Francis Gay à Berlin, Tony Allen nous parle de sa jeunesse à Lagos avec les groupes comme Bobby Benson, et de son admiration pour Art Blakey.
Né à Lagos au Nigeria en 1940, il commence à jouer de la batterie à 18 ans, en pleine explosion de la scène highlife et influencé par le jazz américain.
Il rencontre Fela Kuti lors d’une audition en 1964, et devient son directeur musical en 1969. Le mélange d’un jeu jazz américain, highlife et avec des rythmes yorubas (et d’autres régions d’Afrique) donne au jeu de Tony Allen un caractère unique, qu’on retrouve sur les 30 albums de Fela Kuti, jusqu’en 1979, où Tony Allen quitte le group et commence une carrière solo.
Il émigre à Londres en 1984, puis se rend à Paris. Sébastien Tellier. Tony Allen collabore alors avec des artistes comme Sébastien Tellier sur le morceau “Ritournelle” en 2004, chanson à succès sortie sur l’album “Politics”. En 2006, il collabore pour la première fois avec Damon Albarn (Blur, Gorillaz…) en tant que batteur du projet “The Good, The Bad and The Queen”. En 2020, il participe au morceau “How Far” de Gorillaz aux côtés de Skepta.
Parmi les récentes productions de Tony, “Moanin” un EP de reprise d’Art Blakey, avec une version retravaillée jazz-afrobeat (2017, sur Blue Note Records). Tony Allen nous interprétait ce morceau en trio dans le Salon de Musique de Néo Géo en mai 2017 :
Album posthume, “There Is No End”, sortait le 7 mai dernier, résultat d’un projet imaginé par Tony Allen,qui souhaitait travailler avec des artistes plus jeunes, et surtout avec la nouvelle génération de rappeurs comme Skepta ou Sampa the Great.
Live
En mars 1995, Bintou couvre le Fespaco ( Fest de cinéma panafricain) à Ouagadougou et RKK est aux commandes de Néo Géo pour une soirée spéciale de fin du ramadan.Remy Kolpa Kopoul, grand connexionneur devant l’éternel et ouvert à tous les sons du monde, avait réuni ce soir là, peu de temps après l’assassinat de Rachid Baba Ahmed, producteur novateur pionnier du raï, des amis artistes et journalistes en toute convivialité : Idir, Fadela et Sahraoui, Khaled, le producteur Maghni, Medhi, Hussein el Masry, Yves Tibord, Hadjia Djebbari et Nidam Abdi (réalisation Benoît Innocent). Extrait.
Merci à Isadora Dartial pour cette archive Nova.
Playlist
Joao Donato , Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad – Forever more
Sakili – Misié Benet
Totoy El Frio – Polombia
Samba de Coco Raízes de Arcoverde – Seu Maia
Stéphane Edouard – Oh My Gosh
Stéphane Edouard – Bada Kan
Stéphane Edouard – Appa
Shakti – Face to face
Stéphane Edouard en Live à Nova – Improvisation aux dholaks
B.B. King – Rock Me Baby
Axel Krygier – La Feria (Live Kabinett)
Tony Allen – Stumbling down feat Sampa the Great
Bobby Benson – Taxi driver (I don’t care)
Art Blakey & The Jazz Messengers – Moanin’
Bob Marley – Zimbabwe
Adanèh Tèka – Bob Marley
Fadela & Sahraoui & friends – Nsel fik live à Nova le 3 mars 1995
C’était Néo Géo, réalisé par Benoit Thuault et Guillaume Girault avec la participation de Tristan Guerin et Benjamin Macé. A la rédaction Jeanne Lacaille, David Bola, François Dayre, Laura Scot, Francis Falceto, Isadora Dartial, Véronique Mortaigne et Bastien Stisi et Morane Aubert à Nova.fr.