Portrait
Jeanne Lacaille retrace le parcours du photographe et ex-expert comptable sénégalais
Omar Victor Diop, qui célèbre par son art une Afrique dynamique, mobile et créative. Il est aussi l’auteur des visuels de la Saison Africa 2020.
A 41 ans, Omar Victor Diop incarne le nouveau visage de la photographie africaine contemporaine. Pourtant, il ne commence la photo qu’en 2011, après une carrière dans le milieu des affaires et de la finance.
Tout s’enchaîne très vite : de sa première série “Le Futur du Beau” où il photographie des modèles dans une garde-robe réalisée à partir de déchets recyclés, à sa série Studio des Vanités en 2013 et ses portraits de figures historiques africaines acquises par la Fondation Louis Vuitton, Omar Victor Diop est très prolifique.
Il prépare une nouvelle exposition intitulée “Héritage” qui ouvrira le 17 avril prochain à la galerie Magnin-A à Paris, dont les œuvres sont dédiées aux grands portraitistes du continent africain. Le photographe poursuit la mission qu’il s’est donné : inspirer les enfants d’Afrique à s’aimer tels qu’ils sont, eux, leurs racines et leur histoire.
Musikactu
#StopAsianHate ! Depuis l’apparition de la pandémie de la Covid19 et les invectives de Trump qui renommait le coronavirus “China virus”, les communautés asiatiques se sont retrouvées bouc émissaire de la peur.
Les agressions et crimes contre les asiatiques sont de plus en plus fréquents, et le 18 mars dernier, à Atlanta un homme de 21 ans a fait feu dans 3 spas et a fait 8 victimes, dont 6 femmes d’origine asiatique (chine et corée). Cet événement a déclenché une vague de manifestations et de soutien à l’égard des asian-american, non seulement aux Etats-Unis mais partout dans le monde.
A New York des rappeurs prennent la parole et le micro : MC Jin, ex-Ruff Ryder, entonne son hymne “Learn Chinese” devant la foule, tandis que son ancien rival China Mac dédie plusieurs couplets à la question dans son morceau “They Can’t Burn Us All” :
Amérique, chère Amérique
Pourquoi la haine a-t-elle des racines si profondes en Amérique ?
Pourquoi est-ce qu’ils veulent me tuer, en Amérique ?
Est-ce moi ? ou est-ce que c’est parce qu’ils ont peur de nous ?
D’ici et d’ailleurs
A l’occasion de la 38ème édition du festival de jazz de Seine Saint-Denis “Banlieues Bleues”, Bintou Simporé reçoit son directeur Xavier Lemettre. Il explique comment, face aux restrictions actuelles, ce festival qui reçoit généralement des artistes du monde entier et anime tout le département s’est mobilisé et s’est métamorphosé.
Banlieues Bleues aura lieu en ligne à partir de ce 9 avril 2021, avec huit concerts filmés d’artistes de tout horizon, comme le quatuor Limousine, la création cubano-brésilienne Medusa de Felipe Cabrera avec son trio et la chorégraphe cubaine Judith Sanchez Ruiz, la plateforme Terra Incognita initiée par l’oudiste et compositrice palestinienne Kamilya Jubran avec Floy Krouchi et Youmna Saba, ou encore le nouveau trio Mademoiselle de Rodolphe Burger, Sofiane Saidi et Mehdi Haddab. Plus d’informations sur la programmation ici.
Message
En direct du quartier de Poblenou à Barcelone, Néo Géo reçoit un message de Marushka Vidovic, ex MC de nova et directrice de l‘association NouPOP qui travaille avec le jeunes catalans à la création de festivals. Elle nous partage l’atmosphère de la capitale de la Catalogne, où les plages se remplissent de joueurs de volley et la mer de planches nautiques, malgré le couvre-feu.
Marushka nous donne également la température d’un secteur culturel et musical qui souffre toujours : les grandes salles restent fermées tandis que les plus petites salles gardent espoir et continuent à programmer. Les grands festivals comme Primavera Sound et le Sonar sont tantôt annulés, tantôt reprogrammés, tantôt organisés de manière hybride. A suivre, le conclusions de l’expérience du 27 mars dernier : un concert-test du groupe Love of Lesbian, qui a réuni 5000 personnes masquées et testées.
De Visu
En 1991, le groupe Primal Scream et l’album “Screamadelica” fit entrer le rock et le psychédélisme dans l’ère de l’électro des machines et des samples, à une époque où les raves et l’ecstasy servaient d’échappatoire au durcissement de la politique de Margaret Thatcher.
Bastien Stisi décortique la pochette de l’album, qui présente un aplat de couleur rouge vif et en son centre, un cercle bleu entouré d’une crinière jaune, avec un visage aux yeux exorbités et aux pupilles dilatés qui pourrait rappeler le cri de Munch, mais sous acide.
Cette pochette est l’œuvre de Paul Cannell, peintre londonien très proche du milieu punk. Il aurait réalisé cette pochette aujourd’hui culte non seulement sous LSD, mais sans avoir écouté l’album.
Classico
Pour ce classico, Bintou Simporé reçoit le chanteur et guitariste sénégalais Wasis Diop, pionnier de l’afro-psyché avec son groupe West African Cosmos. Il nous plonge 45 ans en arrière, à l’époque de Jimmy Hendrix, des stratocasters et des pattes d’eph. Il était à l’époque venu à Paris pour faire du cinéma et de la photographie, avant que la musique ne le rencontre. Il nous raconte ses premiers concerts, ses anecdotes de jeune afro-parisien des seventies et les secrets d’enregistrement de l’album “West African Cosmos” et du morceau “Émeraude”, où il avait déployé un chorus de guitare de presque 7 minutes.
Wasis Diop sort par ailleurs cette année un nouvel album, “De la glace dans la gazelle”, qui paraîtra le 16 avril (MDC/PIAS). Retrouvez le dans Néo Géo le 18 avril prochain.
Live : Francis Bebey à Nova en 1995
Drôle de griot que ce petit monsieur discret, né au Cameroun, initié aux musiques classiques européennes par son père pasteur, venu en France en 1951 pour y préparer une licence d’anglais sans jamais négliger sa passion pour la musique qu’il va explorer sous toutes ses coutures, avec le banjo que lui offre son frère Marcel, puis la guitare dont il deviendra un interprète virtuose, explorant le makossa de ses origines douala tout en développant la composition de suites africaines pour guitare classique.
Féru de jazz et de blues avec un jeune émule qui s’appelle Manu Dibango auquel il apprendra quelques bases, Francis Bebey, le journaliste et homme de radio intégre au retour d’une formation aux États-Unis, la Sofarom, l’ancêtre de Radio France Internationale puis devient responsable du département musique à l’Unesco et se mue en écrivain, publiant en 1968, Le Fils d’Agatha Moudio, roman qui remporte le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire et consacre le Francis Bebey écrivain et poète qui publiera une quinzaine d’ouvrages.
Ces dernières années on a redécouvert la période afropsyché de Francis Bebey qui s’est livré à toutes sortes d’expérimentations avec l’électronique mais également avec une simple flûte pygmée et une sanza pour nous plonger, comme en cette année 1995 à Radio Nova en compagnie de son fils Toops Bebey et à l’occasion de la sortie de l’album “Moon’s Smile”, dans les bruissements de la forêt camerounaise.
Plusieurs de ses créations sont à retrouver, entre autres rééditions, sur le label Born Bad Records, dans African Electronic Music 1975-1982 et Psychedelic sanza 1982-1984.
Playlist
Sababa 5 & Yurika – Nasnusa
Praktica – Rencontre
MC Jin – Learn Chinese (ft. Wyclef Jean)
China Mac – They Can’t Burn Us All
Nubian Twist – Buckle up feat. Soweto Kinch et Nick Richards
Limousine – Bonghusa
Rodolphe Burger , Sofiane Saïdi , Mehdi Haddab – Mademoiselle
Fruta Gogoia – Gayance edit
Primal Scream – Screamadelica
Wasis Diop – Voyage à Paris
West African Cosmos – Emeraude
Francis Bebey – Ponda
Francis Bebey – Where Are You, I Love You
Francis Bebey et Toops Bebey – Essokam (en Live)
Francis Bebey et Toops Bebey (en Live)
Néo Géo Nova une émission de Bintou Simporé réalisée par Benoît Thuault et Guillaume Girault avec la participation de Benjamin Macé, à la rédaction Jeanne Lacaille, Marushka Vidovic, François Dayre, et Morane Aubert et Bastien Stisi de nova.fr
Néo Géo Nova, réalisé par Benoit Thuault et Guillaume Girault avec la participation de Benjamin Macé. A la rédaction Jeanne Lacaille, François Dayre, Marushka Vidovic, Isadora Dartial, Mafe Maracuyeah et Bastien Stisi et Morane Aubert à Nova.fr. Merci à tous. Prochain rendez-vous le 18 avril !
En tête d’article, la photographie « RESIST! » d’Omar Victor Diop.