Portrait
“Le continent africain est celui qui émet le moins de CO2 mais c’est le continent qui sera le plus impacté par la crise climatique. Par exemple en Afrique on a la forêt pluviale congolaise qui apparaît rarement aux infos mais on estime que d’ici 2100, elle aura disparu, pourtant dans cette forêt vivent des peuples indigènes et de nombreuses espèces. Donc nous devons tous nous battre pour l’Afrique.”
Jeanne Lacaille dresse le portrait de Vanessa Nakate, jeune femme ougandaise qui milite activement pour que l’Afrique ne soit pas la grande oubliée de la question climatique. Elle passe tout son temps à aller à la rencontre des ougandais pour les informer sur l’état de la planète et les inciter à s’engager. Au programme : opérations de nettoyage, ramassage de déchets avec les plus âgés, sensibilisation ou installation de panneaux solaires et poêles écologiques dans les écoles…
Musikactu
Rendez-vous en République Démocratique du Congo, à Kinshasa, pour un Musikactu spécial dédié au rappeur engagé Alesh. Dans son nouvel album très attendu “Mongogo”, la “voix” en lingala, il soulève des problématiques sociales et politiques du Congo : les arrestations abusives, les pillages et autres bavures de la police ou de l’armée, les abus de pouvoir des tribunaux… Rémi Benchebra revient sur la carrière du rappeur et nous présente cet album, “savant mélange de ndombolo et de musiques Afro comme le Kwaito, l’Afrobeat, le Kuduro, et de musiques purement électroniques”, où Alesh voyage entre les styles pour transmettre ses puissants messages.
D’ici et d’ailleurs
A l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition qui se tient chaque année le 10 mai et se poursuit par plusieurs commémorations dans les différents départements et territoires d’outre-mer, la Mairie du 18ème arrondissement parisien vous propose cette année d’assister et participer à plusieurs événements qui s’y dérouleront jusqu’au 18 juin, sous le titre : “Abolition de l’esclavage : En finir avec les traites, en finir avec l’esclavage.”
Au programme, exposition, théâtre et interview ! Bintou Simporé rencontre Fréderic Régent maître de conférences et directeur de recherche à l’Ecole d’histoire de la Sorbonne, sur le thème de la route de la canne à sucre, du café et de ces produits coloniaux qui ont été au coeur de l’economie de l’esclavage dans les anciennes colonies françaises d’outre-mer du 17ème siècle à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848.
Pour écouter l’entretien en entier, rendez-vous ici.
Message
Erol Josué, chanteur, danseur, chorégraphe et prêtre vaudou haïtien nous envoie le bonjour de Port-au-Prince, à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Pelerinaj”, qu’il nous présente depuis son péristyle vaudou et autour d’un thé à la bergamote. Nous écoutons ensuite l’envoutant Erzulie, réalisé avec le musicien Philippe Cohen-Solal.
De Visu
Le cinéaste congolais Dieudo Hamadi, réalisateur de “En route pour le milliard« , nous raconte la conception de son film, qui suit l’épopée de plusieurs personnages de l’Association des victimes de la Guerre des Six Jours de Kisangani. Excédés par l’indifférence des institutions à leur égard, ils ont décidé de descendre le fleuve Congo pour se rendre à Kinshasa et faire entendre leur voix, pour réclamer justice et indemnisations .
Le film, sélectionné pour le festival de Cannes 2020, sera en salle en septembre 2021, et est à retrouver actuellement en avant première dans la région de Nantes et Saint Herblain pour le Festival Playtime et dans plusieurs villes de France.
D’autres plongées dans l’Afrique contemporaine sont à retrouver à la Cité de l’architecture et du patrimoine jusqu’au 5 juillet avec l’exposition “Kinshasa Chroniques”, où 70 artistes congolais, la plupart de la jeune génération, racontent la richesse de la capitale congolaise, et à Toulouse dans le Musée des Abattoirs et jusqu’au 29 aout, avec une exposition qui revient, 30 ans après son début, sur l’histoire de la « Revue Noire », revue d’art contemporain africain qui fut révélatrice d’une culture dynamique dans le continent.
Classico
Premier acte d’un hommage au musicien camerounais Francis Bebey, né un 15 juillet 1929 à Douala au Cameroun et décédé un 28 mai 2001, il y a tout juste 20 ans. Sa musique continue de nous accompagner. En 1965, il enregistrait son premier disque produit en France par le label Ocora dirigé par Pierre Toureille : un vinyl, deux morceaux, un homme à la guitare en photo noir et blanc sous un bandeau rose tyrien, et pour nous en parler Kidy Bebey, journaliste, éditrice et auteure française. Elle a publié en 2016 “Mon royaume pour une guitare”, aux éditions Michel Lafon, livre narrant son histoire familiale avec Made sa mère, Francis son père, ses frères devenus musiciens Patrick et Toups, et sa famille au Cameroun.
Live
L’hommage à Francis Bebey continue avec son fils, Patrick Bebey, pianiste, percussionniste
et multi-instrumentiste, qui nous vient avec un disque enregistré avec son père en 1997, “Dibiyé”, réédité par le label Pee Wee Music dans une version de luxe avec musique, livret, photos, interview inédite de Francis Bebey et morceaux bonus, de quoi faire plaisir à ces nombreux mélomanes qui ont apprécié Francis Bebey de son vivant et à d’autres qui n’en finissent pas de découvrir l’oeuvre de cette personnalité unique dans l’histoire des musiques africaines du siècle dernier. Il nous joue également le morceau “Essok’am” à la sanza, cet instrument si cher à Francis Bebey.
Guitariste virtusose tant dans le registre classique occidental que dans des compositions africaines, écrivain , compositeur et chansonnier très drôle à ces heures, avec notamment la condition féminine ou il imitait un mari peu progressiste ne comprenant pas que sa femme lui demande de partager les tâches menagères, Francis Bebey dans un autre registre fut le brillant explorateur d’une avant-garde musicale où instrumentations traditionnelles, synthès et sons psychés ont montré qu’il existait d’autres voies pour le futur des musiques africaines.
Pour écouter Patrick Bebey en Live, rendez-vous avec son quintet le 19 juin à Lausanne, le 24 et 25 juin au festival « Jazz à Vienne » pour une interprétation afro du carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns avec Soro Solo, Florent Briqué & Blick Bassy, et le 16 juillet au festival MUSICAL’été à Montfort-sur-Argens.
Playlist
Guerline Pierre et Tambours Croisés – Koté Moun Yo
SSewa SSewa – Egunde
Alesh – Na Ndenge Ya Mabe Te – Alesh
Alesh – Jeune Afrique
Aksidan feat Voukoum – Pwan Téléfôn
Drummers of the Société Absolument guinin – Adaptation
Ensemble Buskaid South Africa – Symphonie Concertante in G major – Chevalier de Saint George
Patrick Saint Eloi – Réhabilitation
Manu Dibango – Kamer Lion
Erol Josué – Erzulie
Extrait B.O “En route pour le Milliard”
Francis Bebey – Black tears (vinyle 1965)
Francis Bebey – Mitingidingi
Francis bebey – Sangara
Patrick Bebey – Esssok’am (en Live à Nova)
C’était Néo Géo Nova réalisé par Benoît Thuault et Christian Nzonta, Tristan Guérin et Benjamin Macé . A la rédaction, Jeanne Lacaille, François Dayre, Rémi Ben Chebra, et Sébastien Carriau à Nova.fr. Remerciements à Mélanie Mallet, Erol Josué, Liz Gomis pour leur participation.