Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mercredi 23 :
Quand des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence se faisaient tirer le portrait. Vernie vendredi dernier, l’exposition de Jean-Baptiste Carhaix aligne jusqu’au 16 décembre prochain, aux Ateliers Jeanne Barret, une série de portraits des premiers membres des « Sisters of the Perpetual Indulgence » (les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence en français dans le texte) de San Francisco. C’est dans cette ville sur la côte Ouest des Etats-Unis qu’est né en 1979 ce mouvement au service des communautés homosexuelles. Un mouvement qui avait d’abord été pour le photographe un sujet de reportage, avant de donner lieu aux mises en scène, qui ont permis de réaliser ces portraits. Pour Jean-Baptiste Carhaix, il y a clairement un avant et un après sa rencontre avec ces nonnes devenues icônes contemporaines de la culture LGBTQIA+ et queer. « Avant de rencontrer les Sisters, j’étais un simple photographe et avec elles, je suis devenu un artiste » a-t-il l’habitude de dire. Retournant cette année au couvent de San Francisco, il a été élevé le dimanche de Pâques au rang de Pape, le Pape Jean-Baptiste Condom 1er. Il est donc désormais l’emblématique chef de cette communauté organisée en couvent qui compte plus de 1500 sœurs à travers le monde. Une dizaine de couvent sont établis sur le sol français. Marseille a le sien : Le Couvent des Chênaies – Mission des Cagoles. (Du mercredi au samedi (sauf le samedi 26 novembre) de 14h à 18h aux Ateliers Jeanne Barret — 5, bd Sévigné — 13015 — Entrée libre.).
Claude McKay, de Harlem à Marseille et Le Premier Rasta au Cinéma Les Lumières (Vitrolles). Projetés l’un après l’autre dans le cadre du Mois du Documentaire, ces deux films seront suivis l’un et l’autre d’un échange avec leurs réalisateurs.trices. Le premier signé Matthieu Verdeil s’intéresse à l’écrivain jamaïcain américain Claude McKay. Figure du Harlem Renaissance, le mouvement culturel afro-américain de l’entre-deux guerres, il séjourna une bonne dizaine d’années en Europe. Quant au Premier Rasta de la journaliste Hélène Lee, il lève le voile sur la personnalité du Jamaïcain Leonard Percival Howell qui après avoir longtemps voyagé, a de retour sur son île, posé les bases de la pensée rasta. Deux parcours, deux personnalités qui ont marqué notre monde. (Dès 18h30 au Cinéma Les Lumières — 31, Arcades Citeaux — Vitrolles — Réservations conseillées : 04 42 77 90 77 ou cinemaleslumieres@ville-vitrolles13.fr — Entrée libre.).
Jeudi 24 :
Trois performances sonores méditatives et brutes à SOMA. Amateurs, amatrices de musiques pas pareilles, de sons inattendus, ces trois perfs proposées par Sami Maison et Stéphane Cottin dans le cadre de la résidence de Loreto Martínez Troncoso, sont pour toi, toi et toi ! Against The Sunset de l’Islandaise Inga Huld Hakonardottir et du Belge Yann Leguay cherche dans les oreilles de leurs voisins, les sons de poutre frappée que ces deux artistes aimeraient trouver dans leurs propres feuilles de chou. Marelle et Mimosa (Fr), elles, trouvent plus qu’elles ne cherchent, un lien entre le geste chorégraphié et la musique. Pour la dernière perf, retour de Yann Leguay, en solo cette fois-ci. Son projet Ootil, plus synthé modulaire que poutre, dessine sur un tas de gravier électronique une géographie irrationnelle. NB : Ne serait-ce que pour cette dernière phrase, je mérite le Prix Albert Londres, le graal des journalistes, non ? (Dès 20h30 à SOMA — 55, cours Julien — 13006 — Entrée libre.).
Fred Wesley & The New JB’s au Artplexe Canebière. Depuis bientôt 60 ans, que ça soit au côté de James Brown ou de George Clinton qu’il a rejoint plus tard et de tant d’autres (Lionel Hampton, Cameo, De La Soul…), Fred Wesley a imposé le son de son trombone au cœur de la matrice funk. A bientôt 80 ans, le sémillant musicien continue de se produire. A quelques mois du premier confinement, il partageait la scène du Grand Théâtre d’Aix avec le troublion du hip-hop canadien Socalled et le clarinettiste new-yorkais David Krakauer, insufflant une bonne dose de funk aux musiques klezmer. Ce soir, accompagné par les New JB’s aux côtés desquels, il s’était produit en juillet 2018 sur la scène du Marseille Jazz des 5 Continents, assis sur son tabouret haut comme nous dans les fauteuils du cinéma, il soufflera peut-être un peu moins encore dans son instrument à coulisse, mais nous offrira à coup sûr un funky good times ! (A 21h au Cinéma Artplexe — 125 La Canebière — 13001 — 38 €, tarif réduit : 32 €, enfant : 10 €.).
L’Amateur et DJTB aux platines de la Mer Veilleuse. TB pour Tarpin Bordel ou juste Tendre Bruit, lui seul le sait. Quelle qu’en soit la signification de son blaze, DJTB partagera la soirée avec l’Amateur, ceux que les afficionados des musiques électroniques appellent simplement, l’Amat’ ! Programmateur, artiste et chef de meute (celle des Tropicold), Olivier Kerdudo de son vrai nom ne connait pas de limite, autres que celles qu’il se fixe. Pour ce set, par exemple, il ressortira quelques-unes de ses meilleures galettes drum’n’bass ! (De 21h à 2h à La Mer Veilleuse — 18, place Notre-Dame du Mont — 13006 Marseille — Entrée libre.).
Vendredi 25 :
Winston en showcase à Lollipop. En janvier dernier le rappeur marseillais publiait London’s Groundwork. Quelques mois après, il revient avec une nouvelle série de titres réunis sous l’intitulé London I. Pour peser dans le game, il se devait soit, se gaver de pâte d’arachide, soit passer par la case Lollipop pour un concert du vendredi soir à l’heure de l’apéro. Sans doute pour soigner sa ligne et sa fan-base, Winston a choisi la deuxième option. (A 18h30 à Lollipop Music Store — 2 bd Théodore Thurner — 13006 — Entrée libre.).
Reggie Washington et Yul : basse-batterie dans le plus simple appareil à la Mesòn. Le premier est new-yorkais et bassiste recherché non pas par la police mais par quelques musiciens tels Steve Coleman, Joseph Bowie, Jean-Paul Bourelly… Le second, marseillais, multi-instrumentiste et producteur voit défiler tout ou partie de la scène phocéenne dans son Da Town Studio (à commencer par Ahamada Smis). Tous deux se connaissent bien pour avoir à Marseille, déjà collaboré en trio avec le clavier Bobby Sparks et enregistré de nombreux titres dans le studio de Yul. Pour ce concert à la Mesòn, ils se retrouvent donc en duo, à la quintessence du groove, au pied du rythme, voire au pied du pied, dans le plus simple appareil donc, mais chaudement vêtu tout de même, pour un basse-batterie excitant. Des retrouvailles à vivre dans l’antre chaleureuse de la Mesòn, dans un rapport de proximité rare qui peut vous conduire à accrocher ce concert organisé dans le cadre de JazzsurlaVille au palmarès de vos meilleurs instants live du moment. (Dès 19h, concert à 20h à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 15 €).
Tiken Jah Fakoly au Moulin. Musicien lanceur d’alertes à la voix grave, Tiken comme l’appellent ses fans, plaidait au côté de Soprano, il y a un peu plus de 2 ans pour l’ouverture des frontières. Un appel suivi malheureusement d’aucun effet. En bac depuis le début du mois, son dernier opus s’intitule Braquage de Pouvoir (Chapter Two Records). Le chanteur ivoirien exilé au Mali pour des raisons de sécurité s’en prend aux pouvoirs dynastiques et autres falsifications de la démocratie comme en témoigne par exemple, 20 Ans Gouvernement, le premier single extrait. « Quand tu parles un peu, c’est 20 ans. Si tu lèves le poing, c’est 20 ans » répète le refrain. La première partie est confié au Burkinabé Jahkasa, un griot des temps modernes qui emprunte au reggae son skank pour mieux embarquer ses fans. (Dès 19h30 au Moulin — 47, bd Perrin — 13013 — 29,70 €.).
Boss One et Mombi vous ont à l’œil, le Troisième Œil. Boss One et Mombi (a.k.a. Jo Popo) étaient là dans les nineties. En1999, ils publient Hier, Aujourd’hui et Demain, leur premier opus. Un album qui s’est écoulé depuis à 160.000 ex ! En 2022, ces deux bavards aux origines comoriennes qui n’ont jamais pris le boulard sont encore là ! On ne risque pas d’oublier, d’autant que ce soir, ils sont à l’Affranchi. (A 20h30 à l’Affranchi — 212, bd St-Marcel — 13011 — En prévente : 15 € / Sur place : 17 € / + 2 € d’adhésion annuelle.).
Annick Tangora et Alain Jean-Marie en duo au Petit Duc (Aix-en-Pro’). La chanteuse et le pianiste ont rendez-vous pour donner vie une nouvelle fois sur scène à l’album Time for a Cry paru en février dernier. Avec simplicité – et comment pourrait-il en être autrement quand une voix juste, sans fioriture et manière d’archi-duchesse de la note bleue, une voix à sa place a la chance de partager l’affiche avec un pianiste comme Alain Jean-Marie dont la virtuosité horizontale élève les pensées – ils magnifient ce dialogue privilégié entre voix et piano. (A 20h30 au Petit Duc — 1, rue Emile Tavan — Aix-en-Provence — de 6 € à 19 €.).
Samedi 26 :
Sayon Bamba, le best of sur la scène du Théâtre de l’Œuvre. Sayon Bamba est née en Guinée dans une famille où rien ne la prédestinait à monter sur scène. Devenir artiste n’a donc pas été chose facile pour elle, mais son obstination a fini par l’emporter face aux récriminations paternelles. De Conakry où la chanteuse mais aussi comédienne et danseuse au sein de la Troupe du Théâtre National, a donné ses premiers concerts avant de rejoindre Les Amazones de Guinée ; à Marseille où elle s’est installée dès 1997, Sayon a construit son histoire, tracé son chemin, écrit sa biographie, au jour le jour, sur scène comme en studio. Ce soir, la chanteuse nous propose de de reprendre sur scène quelques-uns des titres qui ont marqué sa route, au croisement des répertoires mandingues et afro-pop. Une immersion dans le répertoire d’une femme de caractère. (A 21h00 au Théâtre de l’Œuvre — 1, rue Mission de France – 13001 — 15 €, tarif réduit : 12 €.)
La harpiste et chanteuse Laura Perrudin à La Mesòn. Laura Perrudin fait tout et on le sait ! Repérée dès le milieu des années 10, la chanteuse, harpiste, compositrice, productrice et autrice, Laura Perrudin est remarquée dès 2015, année où elle publie Impressions, son premier album. Son troisième est paru il a deux ans maintenant. Recherchées, ses compos pop, délicates et soignées, empruntent à la soul et délimitent un univers soyeux. A découvrir dans le cadre de la programmation Jazz sur la Ville. (A 20h à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 15 €.).
Ahamada Smis projette en avant-première le clip de Bêtise à Manifesten. A quelques jours du 20éme anniversaire de Colombe Records, son label, Ahamada Smis donne à voir le tout nouveau clip de Bêtise, le titre qui ferme Air, son opus paru en octobre de l’année passée. Réalisé tout en animation, la diffusion de ce clip lance les festivités de cet anniversaire célébré en grande pompe le jeudi 8 décembre à l’Espace Julien (on en reparlera le moment venu). Cette projection chez Manifesten, librairie militante de la rue Thiers, sera accompagnée d’un repas comorien. Ahamada met les petits plats dans le grand écran ! (A 20h à Manifesten — 55, rue Thiers — 13001 — Entrée libre, repas payant.).
Dimanche 27 :
Sayon Bamba Camara et ses coups de cœur au Théâtre de l’Œuvre. Déjà présente sur scène hier, reprenant le répertoire qui l’a fait connaitre, la chanteuse revient pour nous faire découvrir ses découvertes artistiques ; la chanteuse qui est retournée vivre en Guinée est depuis, programmatrice d’une salle de concert dans la banlieue de Conakry et responsable de son propre label discographique et de la structure la Maison de l’Artiste Guinéen. Ainsi l’accompagneront sur scène le guitariste et joueur de kora (korafola) Djely Moussa Diawara, qui n’est autre que le demi-frère de Monsieur Yéké-Yéké (Mory Kanté). T Bullit, un rappeur basé à Marseille et son compère sound-designer Christian Lafitte, ainsi que danseurs, acrobates et contorsionniste du Terya Circus. Cette troupe dont le nom signifie amitié en mandingue, a été créée il y a un peu moins d’une quinzaine d’années à Conakry par Bakala Camara, l’ex-coordinateur général du Baobab Circus. « Ce cirque est une façon de proposer un avenir à nos jeunes » précisait-il dans les colonnes du magazine Jeune Afrique. (A 20h00 au Théâtre de l’Œuvre — 1, rue Mission de France – 13001 — 15 €, tarif réduit : 12 €.).
Mardi 29 :
Serket & The Cicadas au Café Julien. Un nom des plus étranges qui réunit une divinité egyptienne bienveillante quoique guerrière (Serket) et des Cigales qui cymbaliseraient en anglais dans le texte (The Cicadas). Une formation parfois présentée par quelques commentateurs pragmatiques, sous l’appellation de Cathy Escoffier Quartet puisque la pianiste est ici accompagnée par Julien Heurtel à la batterie, Guillaume Renard à la basse et plus récemment par Cécile Andrée qui les a rejoint pour prendre en charge les parties vocales. Une formation des plus étranges puisque bien que d’obédience jazz, ce quartet taquine les musiques urbaines, titille le rock seventies ou chatouille l’électro. En gros, Serket et ses Cigales n’a de limite que celles qu’ils se sont fixées ; eux et Fabien Terrail, leur ingé son, le 5ème mousquetaire de ce quartet. Gratifié du terme Révélation par Jazz Magazine, Incantation, leur premier album est paru il y a tout juste 2 ans. Depuis Serket, la guerrière et ses Cigales ont donné du coffre transformant cette psalmodie à bas bruit en chant crissant de la victoire. (A 20h30 au Café Julien — 39, cours Julien — 13006 — 5 €.).
Cyril Benhamou invite les musiciens de Vagabondaz dann’ Kabaré pour sa jam hebdo. Maitre de la jam du mardi et du 7ème ciel aux Reformés, le bar-resto en étage et terrasse du cinéma Artplexe, Cyril Benhamou convie les musiciens de la formation maloya de Marseille Vagabondaz dann Kabaré à le rejoindre lors de la jam de ce soir. Amoureux du ternaire, c’est votre night ! la batterie est posée, le clavier et la basse sont branchés, les kayamb ont la bougeotte, le rouleur s’échauffe et les voix des anciens résonnent déjà au loin. (Dès21h aux Réformés, le bar-restaurant au 4ème étage du cinéma Artplexe — accès par ascenseur uniquement — 125, la Canebière — 13001 — Entrée libre.).
Mercredi 30 :
Projection d »Alors ils dansent » à Coco Velten, suivie d’un repas partagé. Ce documentaire s’intéresse aux danseurs, danseuses, valides et en situation de handicap, qui se retrouvent au sein d’une jeune compagnie : L’Autre Maison. Ce projet chorégraphique en tenant compte des capacités de chacun de ses danseurs et danseuses, de leurs différences, entérine l’idée même de compagnie. Oui, tous ont à faire ensemble, à danser ensemble, une danse pour tous ! Cette projection sera suivi d’un repas partagé. (A 18h à Coco Velten — 16, rue Bernard du Bois — 13001 — Entrée libre et accessible — Repas à prix libre.).