« I know she has an husband / I saw her in his hands / I know she’s not my girlfriend / No no there’s no happy end / I don’t know what else to say / Should I go or should I stay ? ».
Nous évoquions sur cette antenne il y a quelques semaines le morceau « Am I Crazy », livré par Mathieu Boogaert, musicien, chanteur et parolier qui bourlingue beaucoup (à Paris, à Bamako aux côtés de BKO ou désormais en Angleterre), premier extrait chaleureux et en provenance de Londres où Mathieu a posé ses valises depuis trois ans. Paru en ce début d’année alors même que le Royaume-Uni quittait l’Union européenne, cet extrait introduisait un album intégralement composé et interprété en anglais (comme il l’avait déjà fait en 2008 avec l’album I Love You, qui comprenait quelques titres anglophones).
Et après l’amour fou cher à Breton, Boogaerts se branche ici sur un autre registre, cher à Woody Allen, François Truffaut et beaucoup, beaucoup d’autres, puisqu’il s’agit ici de chanter l’inconfort coupable (ou délicieux ?) des amours adultères.
Et parce que les amours adultères, par définition, sont des amours interdits, Boogaerts ne l’avoue qu’en la murmurant, cette infidélité. Et ces murmures, prononcés avec la tendresse habituelle que l’on associe à ce parolier si habile (l’art du second-degré et de ses petites phrases qui dévoilent parfois de si grands sentiments) qu’est Boogaerts, il ne les prononce qu’en se camouflant ici, ou là, caché derrière les thuyas d’une maison londonienne, derrière une boîte postale rougeoyante, sous un imperméable jaune anti pluie (anti larmes ?) ou même carrément à l’intérieur d’une poubelle…
Voici « Annie » (la « jolie Annie de l’année dernière », chère à Joe Dassin, cette fois ?), célébrée dans l’anglais très frenchy de Mathieu (« I know she has an husband / I saw her in his hands / I know she’s not my girlfriend / No no there’s no happy end / I don’t know what else to say / Should I go or should I stay ? »), qui cite The Clash en faisant du Boogaerts. Le plaisir coupable, il est pour nous, désormais, et please tout en anglais.
Boogaerts (en anglais) paraîtra le 26 février prochain.
Mathieu Boogaerts © clip de « Annie »