Le chanteur iconique malien se remémore ses souvenirs, du Rail Band et des Ambassadeurs du Motel de Bamako à nos jours.
Pour inaugurer cette rentrée, il me paraît plus qu’évident de laisser Salif Keita, ouvrir le bal. Le 25 juin dernier à Jazz à Vienne à l’occasion des 40 ans de ce fameux événement. La voix d’or du Mali y a joué ses plus grands titres avec une orchestration plus traditionnelle, une mise en valeur de la culture mandingue qu’il représente depuis plus de cinq décennies. Salif Keita, est reconnaissable entre mille, tant par son charisme et son physique que par sa voix. Descendant de la famille fondatrice de l’empire de Mali, il est né à Djoliba en 1949, village au bord du fleuve Niger.
Enfant albinos, il vit une jeunesse difficile dans ce pays qui voit sa maladie comme une sorcellerie. Il comprend l’importance de l’éducation pour briser certains tabous et décide de se réfugier dans les études pour devenir instituteur.
Cependant, sa mauvaise vue l’empêche d’avoir accès à ce poste. Il va donc se tourner vers une autre passion, la musique. Une véritable infraction aux règles ancestrales de sa famille princière. Il va alors errer dans les rues de Bamako et chanter dans les bars et marchés, ce qui lui permettra de se faire rapidement remarquer grâce à son timbre de voix. Il intègre aussitôt le fameux Rail Band avec qui il remporte le succès en devenant un des chanteurs phares.
Quelques années plus tard, il rejoint un autre groupe mythique, les Ambassadeurs du Motel de Bamako avec qui il chantera le tube Mandjou qui lui ouvrira les scènes internationales. Il poursuit ensuite l’aventure en solo avec plus d’une quinzaine d’albums sortis à ce jour. Le prince de la musique mandingue me raconte sa vie hors du commun dans ce nouvel épisode de Nova Dans La Gueule Du Monde.
Crédits photo : Marie-Goundo Traoré