Un podcast en 10 épisodes pour raconter la légende du Cap-Vert.
“Il n’y a pas de disgrâce à être pauvre et folle”, chante Amalia Rodigues.
En 1975, alors que le Cap-Vert, avec la Guinée, se libère du joug colonial, la Révolution des œillets condamne la morna au profit des formes musicales plus africaines. Les révolutionnaires marxistes du PAIGC préfèrent les musiques ancrées dans l’identité africaine, comme le funana, à la morna, assimilée à un fado fataliste.
Les commerçants portugais ne sont plus là pour glisser leurs oboles dans les bars de Mindelo. Elle est ignorée. La situation empire.
Cesária disparaît dix ans durant. Elle contemple la mer. Elle a la cicatrice fière. « Je suis rentrée à la maison, et je me suis occupée de ma mère, qui était aveugle« , expliquait-elle, concluant : « Cada catchor que sé seitafera » (« Chaque chien a son vendredi« ).
On lui prête alors des problèmes mentaux, elle contemple la mer à longueur de temps, nuits comprises – amour et haine. Jamais elle ne disait « o mar », la mer, mais toujours « aquele mar », cette mer, avec méfiance. Elle en sera sauvée en 1984 par l’OMCV, l’organisation de femmes du gouvernement marxiste, qui lui fait enregistrer un titre sur un album collectif. Elle y interprète un futur succès “Mar Azul”. Elle devient très vite l’ambassadrice de ce “petit pays”.
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