À la découverte des scènes underground grecques et de ses musiques… plus si souterraines !
Pour son 27e Voyage immobile, Sophie Marchand nous emmenais en Grèce, à la découverte du son emblématique du rebetiko et de scènes underground. L’occasion pour nos programmateurs de revenir sur les musiques de la Grèce, d’Athènes aux nombreuses îles qui composent ce pays.
Vassilis Tsitsanis & Sotiria Bellou, « Epomoni »
Le rebetiko est le principal genre musical populaire grec de la première moitié du XXe siècle. Une musique héritée de la tradition ottomane, jouée avec un bouzouki (un type de luth), un baglama (un autre type de luth), et puis généralement des guitares et des violons. Le rebetiko parle des bas-fonds, de drogues, de prison, de vie d’errance, mais aussi d’amour et de politique. La vie, quoi.
Le patron du genre, c’est Vassilis Tsitsanis, maître du bouzouki, ici avec la grande Sotiria Bellou sur « Do a little patience ».
Dick Dale, « Miserlou«
S’il a illustré le générique de Pulp Fiction, ce petit tube surf-rock des années 60 est surtout la reprise d’une musique folklorique grecque-orientale, d’abord enregistrée à Athènes, en 1927, par l’orchestre rebetiko de Michalis Patrinos.
Moderator, « Guilty as charged »
Installé à Athènes, ce producteur cinéphile capture l’atmosphère des midnight movies, ces films de série B jadis projetés la nuit dans les cinémas, sur son album Midnight Madness. Jazz latino, guitares psychés, chorales inquiétantes, tout ça se retrouve découpé et recollé sur des beats hip-hop à la DJ Shadow.
Mikis Theodorakis, « Meeting in the park«
L’un des plus grands compositeurs grecs du XXe siècle, Theodorakis a aussi longtemps été activiste puis ministre dans son pays. S’il a composé plus de mille œuvres, on s’en souvient surtout, nous, comme l’homme derrière les BOs de Zorba le Grec, Z ou ici, Serpico.
Kill Emil, « Por favor«
Figurez-vous qu’on trouve à Athènes des passionnés de musiques afro-latines, dont beaucoup sont rassemblés autour du petit et frétillant label Carnibal Records. Des beatmakers et DJ, tous tournés vers les sonorités tropicales, parmi lesquels Panama Cardoon, Palov ou encore Kill Emil, qui offrait au début des années 2010 cet edit du « Cariñito » des chicheros péruviens Los Hijos del Sol.
Cat Stevens, « Was dog a doughnut«
Eh oui, Cat Stevens est grec. Même que son vrai nom, c’est Steven Demetre Georgiou. Bon, il est aussi suédois par sa mère et anglais de nationalité. Il n’empêche qu’il s’est toujours senti proche de son héritage hellénique, et qu’il pratique le bouzouki. Pour le coup, on vous conseille ce morceau incroyable qui ressemble à tout sauf du Cat Stevens, et pourtant, c’est bien lui qui, avec Chick Corea, trippait en 1977 sur des synthétiseurs, sur l’album Izitso.
Stella, « The Break«
Σtella est encore une inconnue chez nous, mais elle est déjà célébrée sur la scène pop indépendante d’Athènes. Son troisième album The Break suggérait une rupture intérieure : c’était, selon la musicienne elle-même, le disque qui signale son ouverture au monde. Et quand on écoute le riff de guitare qui parcourt le morceau éponyme, et que l’on se surprend à l’avoir dans la tête toute la journée, on se dit que le monde est sans doute prêt à s’ouvrir à elle.
Lakis Tzorntanelli, « Agorazo Palia«
Pop star des sixties, Lakis est probablement considéré comme une sorte de Claude François kitschounet en son pays. Il a quand même fait cette reprise discoïde improbable de « A E I (A Mana) », petit classique belgo-swahili de Black Blood.