La “prétérition” ou l’art de déclarer son amour en musique sans en avoir l’air.
Ça a un nom de dire “je ne vais pas vous parler” d’une chose dont on parle finalement, cela s’apelle une prétérition. Un classique de la rhétorique qui permet d’en dire davantage que si l’on s’était tu. Cela sert à manipuler ceux qui nous écoutent, ou à se mentir à soi-même.
Et il y a un morceau qui fait un peu des deux, il s’appelle “I’m Not In love”, une merveilleuse balade des années 70 par le groupe anglais 10CC. Le narrateur commence par dire à la personne qui l’écoute combien il n’est pas amoureux d’elle, que leur relation n’est qu’une passade, qu’il ne faut pas qu’elle s’attache et puis et puis…il lui compose une des plus jolies chansons d’amour. La mélodie est poignante, les chœurs le rappellent à la vérité : il se ment à lui-même, tout ce qu’il a envie de lui dire c’est “I’m In love”.
Pour l’histoire, ce morceau est aussi fascinant en termes de structure musicale, ces boucles de voix entêtantes ont été créées en bidouillant des bandes magnétiques, pour sampler avant l’heure et avant l’ordinateur, et en créant un mellotron sur mesure.
Ce qui est un poil plus ingénieux que la manœuvre politique de Pécresse pour aller draguer les électeurs d’extrême droite.