Aujourd’hui dans Vitamine So, Sophie Marchand nous parle d’un morceau parfait.
Ces imperfections, Sophie, ça te donne envie d’un morceau ?
Oui, d’un morceau parfait. Qui reconnaît que personne ne l’est mais qu’il existe parfois des épiphanies où les planètes s’alignent et où tout se passe bien : ce morceau c’est “Perfect Day” de Lou Reed.
Il compose ce titre en 1972, alors qu’il ne va pas très bien. Il a quitté le Velvet, quitté la Factory, s’est installé à Long Island chez ses parents et a sorti un album solo qui n’a pas fonctionné comme il le voulait. Dans cette période floue, il croise la route d’un certain David Bowie, immense star à qui tout réussit à l’époque et à qui le label RCA a donné un gros budget pour son 4ème album. Des amis communs se disent : “Bowie & Reed doivent se rencontrer”. Alors ils organisent un dîner et les oiseaux de nuit se croisent, se toisent, et s’apprécient au point de vouloir travailler ensemble. Enfin, c’est surtout Bowie qui veut aider Lou Reed à créer et conclure son nouvel album solo qui s’appellera Transformer.
Le courant passe. Lou Reed est souvent ivre en studio, il se laisse porter par Bowie et son collaborateur Mick Ronson et c’est avec la nonchalance d’un amoureux blessé, d’un poète abîmé et d’un génie qui s’ignore qu’il crée cet album crucial et ce titre mythique, “Perfect Day”.
C’est une balade qui parle d’amour peut-être, d’addiction sans doute, et qui rappelle que, certes, les candidats écolos ne sont pas parfaits, mais que peut-être ce grand soir, ce perfect day, leur tombera dessus le jour de l’élection présidentielle.