Aujourd’hui dans Vitamine So, un morceau qui nous accompagne depuis dix ans, c’est le jazz de Raphael Gualazzi, avec son morceau « Reality and Fantasy ».
Chaque matin juste avant Alpha Beta Nova , Sophie Marchand met en musique l’actualité d’ Un Nova Jour Se Lève avec un morceau faisant lien avec l’information du jour.
Alors ce matin Sophie, tu vois flou entre la réalité et la science-fiction ?
Et bien oui. Il y a des jours où je me réveille et je me demande si je ne suis pas en train de rêver ; si mon cerveau n’a pas créé un sous épisode de Black Mirror, un peu mal foutu, à base de pandémie, de pangolin et de passeport vaccinal.
Et puis je me souviens que non, et qu’on en est là parce que l’humanité n’a pas besoin de séries de science-fiction pour vivre des aventures cent fois dignes de scénarios catastrophes. Et que donc il va falloir prendre son mal en patience avant de retrouver un semblant de normalité. Et dans ces moments – là, et bien la musique est je crois une bonne valeur refuge. Surtout que ce matin, j’ai eu envie de vous jouer un morceau bien dans le ton, et qui s’appelle « Reality and Fantasy ».
Et c’est un classique de Radio Nova : il y a encore des choses qui ne bougent pas. « Reality & Fantasy » puisque c’est un morceau qui nous accompagne depuis 10 ans déjà. Signé par un type qui s’appelle Raphael Gualazzi et qui doit beaucoup à Gilles Peterson. En 2010, c’est Gilles qui découvre ce musicien qui vient d’Urbino, qui est un grand fan de jazz, de blues, qui est pianiste et qui chante avec une voix qui surprend parce qu’elle est assez profonde, perchée et inclassable.
Raphael Gualazzi qui a tout pour plaire à Gilles, Acid Jazz, Peterson se retrouve sur une de ses compilations, et puis de fil en aiguille va faire l’Eurovision, sortir un disque chez Blue Note, bref : va faire carrière.
Mais de lui, sur Nova, on a surtout retenu ce morceau là, « Reality & Fantasy », qui interroge la fine ligne de crête qui existe entre la réalité et l’imaginaire. Raphael Gualazzi lui préfère parler d’un mur, qui n’est pas si haut, entre ce que l’on fantasme et ce que l’on sait avec assurance.
Et bref, pour ces matins brumeux où on a du mal à se souvenir d’où est le normal, et l’anormal, et quand justement on touchera ce sacré retour à la normale, ce type de doux jazz fait beaucoup de bien.
Crédit © Pochette de « Reality and Fantasy », de Raphael Gualazzi.