Il y a des tonnes de morceaux qu’on chante sans savoir qu’ils sont des reprises.
Sur internet, vous trouverez facilement des listes qui vous expliquent quelles sont les versions originales de « Girls Just Wanna Have Fun », « Twist and Shout », « Tainted Love », et de tant d’autres succès.
Mais ce matin, je voulais vous jouer une chanson qui me tient encore plus à cœur. Un titre sud-africain dont l’histoire est plus méconnue qu’on ne le croit. C’est l’histoire d’une reprise qui est elle-même une reprise, une double affaire de copie.
Elle s’appelle parfois, « Zete », parfois « Kazet ». Mais vous la connaissez sans doute grâce à la version : « Où Sont Passées les Gazelles » qui a été chantée par la magnétique Lizzy Mercier Descloux en 1984. Un titre qui va faire la joie des amateurs de sono mondiale, mais qui vient en fait d’Afrique du Sud.
Dans les années 80, Lizzy Mercier Descloux tombe sur une cassette audio de musique sud-africaine, et elle tombe amoureuse des sons qu’elle découvre. Elle décide alors d’aller voir sur place, pour écouter les musiciens de Johannesburg et du township de Soweto, foyer de la contestation politique. On est en plein apartheid, les voyages en Afrique du Sud ne sont pas si courant et elle veut être au cœur de cette création artistique alors elle s’y installe un temps. Ce qu’elle entend lui plaît tellement que ça lui inspire un album entier : Zulu Rock. Elle enregistre sur place avec des musiciens sud-africains, qu’elle oubliera un peu trop clairement de créditer.
Alors ce matin je préfère vous passer l’originale, qui n’est peut-être pas celle que vous croyez. Car si vous pensez qu’on la doit aux Mahotella Queens, un groupe culte dans les années 70 et 80, et bien ce n’est pas le cas.
Cette version de « Kazet », est en fait déjà une reprise de Obed Ngobeni & les Kurhula Sisters, sorti en 1983 ! Une reprise d’un titre génial et engagé de shangaan et xitsonga disco qui parle du pouvoir quand il est collectif. Et s’il a été doublement repris il est trop souvent oublié.