La première édition de la cérémonie qui « récompense les cultures populaires » se tenait ce jeudi 11 mai au Théâtre du Châtelet. Coanimée par Fadily Camara et Driver. Pour une première, c’était réussi, malgré quelques longueurs.
Lancée jeudi 11 mai par Yard et Booska-P, Les Flammes avaient pour vocation « de célèbrer et repositionner les cultures populaires ». Vous savez ? Ces cultures dites urbaines si peu ou si mal représentées par les autres cérémonies musicales françaises.
Les Flammes, épisode 1. « C’est carré »
Pour ce premier épisode des Flammes vécu jeudi soir, il y a pu avoir des longueurs inhérentes à n’importe quelle cérémonie et des couacs logiques pour une première. Mais nous avons quand même pu assister à un show complet ouvert par l’humour pertinent de Fary, ponctué par de très nombreuses performances lives dont celles, notables, de Dinos, Fally Ipupa, Gazo, Kalash, Meryl, Tiakola, Shay, SDM ou Ronisia.
« C’est dans notre intérêt d’être représenté.e.s »
Un premier palmarès qui fait déjà grandement réagir (sur Twitter, évidemment), bien qu’il ne puisse naturellement satisfaire tout le monde. Un palmarès qui semble néanmoins assez juste et représentatif du panorama de la culture hip-hop actuelle et de ce qui en découle, l’afro, le R’n’B ou le caribéen.
Mais l’objectif, en réalité, était ailleurs. Ce qui compte avant tout, semble-t-il, c’est la reconnaissance de la culture hip-hop en tant que telle plus que la reconnaissance d’un artiste plutôt qu’un autre. Il s’agissait de le faire. De concrétiser une envie, celle des médias rap, des artistes, de tous ceux qui les entourent et surtout l’envie du public. Celle d’être enfin représentée.
Comme nous le confiait Fif, fondateur du média rap Booska-P, au micro de Nova :
« Le but, c’est que Les Flammes durent. Maintenant que c’est lancé, c’est l’objectif, il ne faut plus que ça s’arrête. Ça y est, c’est là. Monter une cérémonie, ce n’est pas de tout repos. Il a fallu que des équipes se dévouent depuis deux ans pour pouvoir monter ce superbe événement. On a une cérémonie à nous. Aujourd’hui, on est au Théâtre du Châtelet comme d’autres prestigieuses cérémonies ! Tout le monde était beau, tout le monde était sapé, tout le monde était apprêté, tout le monde était là avec le bon état d’esprit, et la soirée s’est super bien passée. »
Être représenté ou ne plus être considéré comme une minorité. C’est aussi le sentiment de la rappeuse martiniquaise Meryl présente à la cérémonie :
« Des artistes caribéens comme Kalash et moi, ou avant nous Kassav’, on nous définit toujours comme des minorités. C’est donc dans notre intérêt d’être représenté.e.s à ce genre de cérémonies ! ».
Une consécration, un moment fort, comme nous le décrit le réalisateur William Thomas, qui a signé des clips pour JUL, Aya Nakamura, Niska… : « Enfin ! Ça fait plaisir pour tous les acteurs du milieu. C’était la consécration, on se bat pour ça depuis longtemps maintenant, on est enfin reconnu à notre juste valeur. »
Un plaisir partagé par le rappeur du 18e Rapi Sati : « Je suis tellement content pour Gazo, c’est comme si c’était moi qui avais gagné, j’ai crié toute la soirée, franchement gros big up a lui et à tous les gagnants ! Pour une première, c’était lourd. HHHHHHHHAAAAAAANNNNN »
On attend maintenant avec impatience la prochaine édition des Flammes, qui a balayé en quelques instants l’affreux terme « musique urbaine », au profit de « cultures populaires » ou de la culture hip-hop. Car maintenant, elles ont leur cérémonie.
Le palmarès complet :
- Flamme Spotify de l’Album de l’année : Gazo
- Artiste féminine de l’année : Aya Nakamura
- Artiste masculin de l’année : Gazo
- Album rap de l’année : « Hiver à Paris », de Dinos
- Morceau de l’année : « Intro », de Josman
- Flamme exceptionnelle : Fally Ipupa
- Morceau afro ou d’inspiration afro de l’année : « Soza », Tiakola.
- Morceau RnB de l’année : « Atasanté », Tiakola ft. Hamza
- Morceau caribéen ou d’inspiration caribéenne de l’année : « Laptop », de Kalash feat. Maureen
- Concert de l’année : Laylow à l’Accor Arena
- Pochette d’album de l’année : « M.A.N. » (Black Roses & lost Feelings)
- Label de l’année : Epic Records
- Label indépendant de l’année : SPKTAQLR
- Meilleure stratégie de lancement de l’année : Bigflo et Oli pour « Les autres c’est nous »
- Album nouvelle pop de l’année : « Mélo » de Tiakola
- Meilleure performance rap : « Djamel » de Dosseh
- Flamme éternelle : Le Rat Luciano
- Révélation masculine de l’année : Werenoi
- Révélation féminine de l’année : Ronisia
- Featuring de l’année : « Rencontre », de Disiz & Damso
- Compositeur de l’année : Tarik Azzouz