Aujourd’hui on souffle les bougies du deuxième album studio du rockeur canadien à la cigarette entre les dents.
Connu pour avoir écrit une ode à sa marque de clope favorite, les Viceroy, pour ses fins de concerts alcoolisés et déchaînés (une histoire de baguette de batteur qui aurait terminé dans son arrière-train a grandement participé à forger cette réputation), et pour un jeu de guitare qui l’a placé dans la frange « slacker » du rock, Mac de Marco est pourtant quelqu’un de bien moins autodestructeur que ce préambule laisserait supposer.
C’est avec sa grand-mère qu’il joue ses premières notes sur une guitare, elle qui lui donne des cours et lui enseigne ses premiers riffs. Le jeune Mac DeMarco fonde alors un premier projet, Makeout Videotape, qui laisse déjà transparaître, avec ce titre (qu’on traduirait volontiers en cassette vidéo de galochage) le côté un rien désinvolte de sa musique. C’est peut-être là un premier argument qui a permis de lui coller l’étiquette un peu facile de “slacker rock” (“rock de branleur”).
Et puis il y a également l’histoire qui entoure la genèse de cet album. Mac DeMarco l’aurait produit entièrement dans son appartement… en caleçon. Toujours est-il que ce nom “Rock de Branleur”, qu’on utilisait à ses débuts, est un peu dur. On pourrait plutôt le qualifier de “rock de personnes qui n’aiment pas se prendre la tête”, qui préfèrent s’excuser quand ils ont tort, plutôt que de laisser les conflits s’envenimer.
Le morceau d’ouverture, « Cooking Up Something Good » est un exemple fort de son talent. Un soyeux mélange entre une mélodie de guitare relaxante et une voix endormie qui aborde l’évasion émotionnelle. Un talent tout aussi visible sur ce “Freaking Out The Neighborhood”, l’un des morceaux phares de ce deuxième album, où il demande pardon à sa mère pour avoir inquiété le voisinage. Et si être aussi considéré, tubesque, et apaisant fait de lui un branleur, alors on espère avoir la chance d’en devenir un, un jour.