L’hymne club de la semaine est un morceau qui eu un impact colossal dans l’histoire du rap.
Chaque semaine, dans BAM BAM, Sophie Marchand et Jean Morel vous parlent d’un morceau qui a hanté les pistes de danse, les danseurs et les clubbeurs du monde entier.
Aujourd’hui notre hymne est un morceau qui eu un impact colossal dans l’histoire du rap. Il s’appelle « Me So Horny », et est signé par 2 Live Crew. Mais pour comprendre toute l’histoire de ce morceau, il faut tout d’abord vous imaginer au milieu des années 1980, dans les quartiers les plus défavorisés de Miami. À cette époque, Unkle Luke représente les Ghetto Style DJs, et organise des Blocks Parties à Miami, avant d’ouvrir son propre club, le Pac Jam Teen Disco.
Une seule chose compte : la basse
Que ce soit pour ses blocks parties, tout comme pour son club, Unkle O ne croit qu’en une seule chose : la basse. À Miami, il faut avoir les basses les plus fortes du game pour exister, parce que Miami est une ville où la musique est toujours jouée dehors. Ainsi, si vos basses ne cognent pas, vous allez vous faire huer.
Et cette basse qui cogne fort c’est celle de la Roland TR 808, une boîte à rythmes déjà utilisée par Marvin Gaye dans « Sexual Healing », que l’on va toutefois utiliser à Miami d’une autre façon. Bientôt, ces sons de basse made in Miami (qu’on appelle tout simplement la « Miami Bass ») vont en effet être accompagnés par les flows des emcees, et transformer ces sons en vrais morceaux de rap.
En 1986, Unkle Luke fait jouer des rappeurs dans son club : Mr. Mixx et Brother Marquis, aka le 2 Live Crew. Il aime tellement leur style qu’il décide de produire leur morceau et de créer un label pour les signer. Ce morceau, ce sera « Throw The D », pour (« lance ta bite »), un morceau associé à un pas de danse…
Des grosse basses, et des gros mots
Des grosses basses et de la vulgarité : la recette fonctionne, mais ne plaît pas à tout le monde. Trois ans plus tard, le 2 Live Crew sort l’album As Nasty As They Wanna Be. Un album bourré de références sexuelles au point de subir un procès en censure et de se faire interdire de vente par des associations traditionalistes. Le groupe gagnera finalement son procès en invoquant la liberté d’expression, un droit constitutionnel aux États-Unis.
Même si, en 1989, le titre est interdit, une chose est certaine : il est cool et sulfureux de danser sur « Me So Horny ». La preuve, sans le moindre passage radio, l’album finit dans le Top 20 des meilleures ventes de l’année, et encore aujourd’hui, on ressent son impact sur la trap music du sud des États-Unis. Un classique de 1988 sur Nova : le 2 Live Crew.
BAM BAM, c’est le Bureau des Affaires Musicales de Radio Nova, animé par Sophie Marchand et Jean Morel, du lundi au vendredi sur Nova.
Visuel : (c) pochette de Is what we are de 2 Live Crew