Quand le 21 juin tombe un lendemain d’élections, Baba Squaaly disjoncte !
Moi, une fête de la musique un lendemain d’élections évoque à mon esprit torturé, le temps des radio-crochets de mon enfance, quand des apprentis chanteurs et chanteuses s’échinaient à la queue leu leu sur un podium de fortune. J’étais minot et déjà, je trouvais ça consternant. On ne parlait pas encore de télé réalité ni de Star-Ac’, de Nouvelle Star ou de The Voices, juste de coqs et de poules du village. Alors, cette fête de la musique qui déboule au lendemain de ce dimanche aux urnes me donne des idées, des idées de démocratie direct : si nos responsables politiques étaient élus à l’applaudimètre… oui si on ne les choisissait pas dans l’isoloir mais aux vues de toutes et de tous dans un raffut sans nom. Par les temps qui courent, on aurait surtout le droit à une belle minute de silence, non ?
Si on élisait nos représentants sur leur capacité à chanter et à nous faire chanter. Si on les élisait sur leur propension à nous émouvoir, à nous dire ce qui leur donne envie, sur ce qu’ils ont envie que l’on partage et plus juste sur ce qui les frustre. Si, on les élisait sur cet part de beau que chacun de nous a en lui, peut être même pour reprendre une formule qui vous va si bien sur ce qui leur a donné envie de se lever, peut être que ceux qui ont fait leurs choux gras de la haine et du rejet de l’autre n’auraient pas la même audience, que les voix du plus grand nombre, que les voix de la majorité d’entre nous ne se porteraient plus ces candidats qui chantent faux, sur ces candidats sans générosité dans la voix, et sans espoir autre qu’une somme de désespoirs, d’aigreurs et de rancœurs. Tout ceci est illusoire, chimérique. Alors pour être concret, pour être ancré dans le réel en ce jour de Fête de la Musique, à l’heure des tractations et autres désistements républicains ou pas, et à quelques jours des premiers festivals de l’été, assis, debout, avec ou sans pass, avec ou sans masque, je dirai juste que l’été sera chaud, pas sûr pour autant qu’il soit beau. En tout cas, cet été qui demarre aujourd’hui n’a pas fini de faire du bruit.