En avril 2000, la mère du raï interprète son morceau Nakhla extrait de l’album « Nouar ».
1995-2020 : 25 ans de sono mondiale. Bintou Simporé vous présente chaque jour de l’été à midi sur Radio Nova, les pépites acoustiques de Néo Géo mises en son par Isabelle Gornet et Benoît Thuault dans notre Salon de Musique, avec la participation d’Isadora Dartial du département « Archives » de Nova.
Cheikha Rimitti arrive chez Nova en avril 2000, accompagnée du journaliste Rabah Mezouane, pour la sortie de son album Nouar qui a obtenu le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros. Elle en interprète le titre Nakhla. Rimitti, de son vrai nom, Saadia El Ghilizania, dont la légende dit que ce nom d’artiste lui aurait été attribué suite à sa manière de dire « Rimitti moi ça », sous-entendu un verre à boire, est la mère du raï citadin et électrique, elle qui a puisé son art auprès des chanteurs ambulants du rai bédouin de la région d’Oran où elle est née, en 1923, à Tessala . Elle est décédée en 2006 en France où elle s’était installée en 1978. Cheikha Rimitti, avec sa voix rauque, a écrit et interprété des textes féministes avant l’heure, avec un franc-chanter où l’amour se déclinait crûment. Cet album en l’occurrence, Nouar, la fleur, pouvait être compris comme le sexe de la femme que les hommes aiment butiner. En publiant cet album arrangé par le producteur-musicien oranais Mohammed Maghni , Cheikha Rimitti montrait qu’elle pouvait encore tenir la dragée haute aux jeunes chebs chanteurs de raï comme Khaled, qui avaient repris son répertoire.
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