Dit comme ça, ça a l’air grand. Bon, pas autant qu’UY Scuti, mais à première vue on pourrait penser qu’avec 40 000 cm², il y a de quoi faire une belle surface au sol pour un appart intra-muros. Mais les conversions faites, le couperet tombe sec et net : ça fait 4m². Du 2 mètres sur 2. Même le pire des marchands de sommeil aurait des scrupules à louer ça (ah, on me signale que non, finalement).
Mais ça suffit à Claudia Catarzi pour inspirer le titre et l’espace de son nouveau spectacle : 40 000 cm², vous l’aurez compris. Sur son petit carré de bois clair entouré d’obscurité, la danseuse et chorégraphe italienne est pourtant loin de faire du surplace dans ce seule-en-scène qui sera proposé aux Saint-Maixantais.es – de la dernière pluie ou depuis belle lurette – dans le cadre de la 15e Nuit Européenne des Musées.
Occupant son territoire comme une gymnaste parcourt son praticable, de long en large, dans toutes ses dimensions et toutes ses directions, Claudia Catarzi transcende les contraintes de l’espace dans un solo qui redonne à la lenteur toute sa puissance fascinatoire. Le corps s’y accorde aussi bien avec la délicatesse des boucles minimalistes de Philip Glass qu’avec les vagues électroniques envoyées par l’ex-Glomming Geek Spartaco Cortesi.
Des glissements, des esquisses, des conjugaisons musicales, spatiales et corporelles à retrouver dans l’ancien domaine de la famille Mauriac, dont Nova Bordeaux vous ouvre les double-battants. Mais pour mettre la main sur le carton d’invitation, il y a un pré-requis : pas le laisser-passer A38 (heureusement), mais le non moins prisé sésame Nova Aime.
40 000 cm², de Claudia Catarzi, le samedi 18 mai à 20h30 @ Domaine de Malagar (Saint-Maixant).
