Ce vendredi 10 février aura lieu la soirée Ritmo Popular, à l’Embuscade Pigalle, à Paris. Ce premier événement du collectif O Ritmo met en lumière la richesse de la scène afro-électronique lusophone. Petit tour d’horizon non exhaustif des artistes qui en composent la fine fleur.
Daviaa (Lisbonne/Londres, batida atmosphérique)
Daviaa est du genre prolifique. DJ et producteur lisboète installé à Londres depuis une dizaine d’années, il crée et anime aussi les émissions Love In The Endz et Na Tchada sur Reprezent Radio. Il y dissèque avec une passion contagieuse les nouveaux rythmes et espoirs de la musique club afro-électronique, avec un intérêt particulier pour celle issue des pays lusophones. Après avoir chapeauté quelques EPs et compilations de son collectif Love In The Endz, Daviaa se concentre désormais sur son rôle de producteur. Fin janvier, il sortait son premier EP en solo intitulé Ceú (ciel en portugais, ndlr), une collection de cinq titres où il apporte lumière et sérénité à un sous-genre sombre au tempo ralenti dérivé du kuduro, le tarraxo. Daviaa diffuse une dimension plus vaporeuse à ces genres remuants et nerveux que sont le baile funk, la batida ou encore le ghetto.
VHOOR (Belo Horizonte, baile-funk tout-terrain)
Talent brut originaire de Belo Horizonte, Victor Hugo De Oliveira dit VHOOR incarne le meilleur de la veine expérimentale du baile funk brésilien. Depuis ses premières sorties en 2017, le producteur aujourd’hui âgé de vingt-quatre ans a collaboré à de nombreuses reprises avec l’un de ses mentors, le producteur américain Sango. Avec les diverses ramifications du baile-funk comme socle commun, VHOOR puise tout à tour avec ingéniosité dans la grime, la trap ou encore la house. Son dernier projet en date, Baile & Bass, sorti au printemps 2022, replace la Miami bass au fondement du baile funk brésilien avec une approche. Son tube “Se Tá Solteira” avec les rappeurs FBC et Mac Júlia en est la plus brillante incarnation.
Badsista (São Paulo, trance des ghettos)
Badsista est l’une des figures majeures de la scène underground brésilienne. Véritable touche-à-tout, la productrice et DJ de São Paulo est aussi multi-instrumentiste qu’à l’aise au chant. Très engagée dans les questions d’inclusivité au sein de la scène musicale, elle est la fondatrice du collectif et organisateur des soirées LGBTQIA+ Bandida. Badsista apporte un vent nouveau à la scène électronique brésilienne en faisant se rencontrer techno, jackin’ house, dub, baile funk ainsi que d’autres rythmes issus des périphéries auriverdes. C’est précisément la mission qu’elle s’est donnée avec son premier album Gueto Elegance(2021), dont le titre résume à lui seul la philosophie qu’incarne Badsista au travers de ses productions et sets.
Larinhx (Río de Janeiro, baile trap féministe)
À l’instar de sa compatriote Badsista, Larinhx (se prononçant Larigna, ndlr) est une véritable militante musicale de la cause féministe et LGBTQIA+. Cette jeune productrice et rappeuse carioca de vingt-sept ans, membre du très populaire collectif Heavy Baile, revendique un style à la fois romantique et provocateur, où elle explore toutes les possibilités de la rencontre entre baile funk, trap et R&B. Son leitmotiv : “eu gosto de garotas” (j’aime les filles, ndlr), est aussi l’intitulé de son premier album dévoilé en 2021 et d’un festival entièrement consacré aux artistes féminines qui a découlé de ce projet. Au centre d’une nouvelle vague de rappeuses, chanteuses et productrices brésiliennes, Larinhx entend bien continuer à donner de la voix et étendre cette effervescence underground à une autre échelle.
Deejay Veiga (Lisbonne, prodige de l’afro-club)
Jeune rookie de 22 ans, Carlos Veiga connaît une ascension certaine au sein de la scène afro-électronique lisboète. Précoce, Deejay Veiga l’est. Le producteur portugais n’avait encore jamais touché au logiciel de production FL Studio il y a deux ans de cela. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a n’a rien à envier à ses pairs. Aussi à l’aise dans les genres de la batida – et son penchant plus obscur appelé guetto – que de l’afro house, de la kizomba ou du tarraxo, Deejay Veiga impose son groove tribal et spontané avec une assurance déconcertante. Grâce à sa régularité à sortir des projets de qualité, il a fini par attirer l’attention de Daviaa et de son collectif Love In the Endz, auquel Veiga est affilié aujourd’hui. Il a désormais toutes les cartes en mains pour confirmer les espoirs placés en lui.
Rendez-vous ce vendredi 10 février à l’Embuscade Pigalle de 22h à 2h pour le premier événement du collectif O Ritmo, Ritmo Popular.