Enregistrées par Rudy Van Gelder, immense ingénieur et légende du jazz.
Sa mort a attristé beaucoup d’amateurs de jazz, et nombre d’ingénieurs, de réalisateurs, de bidouilleurs sonores : Rudy Van Gelder, qui est décédé le 25 août dernier, était en effet un technicien de légende et un mythe du genre. Il a participé aux plus grands albums du jazz modernes depuis les années 50, de Miles Davis à Herbie Hancock, Thelonious Monk, Coltrane ou Antonio Carlos Jobim. On trouve sa patte derrière nombre d’opus mythiques – A Love Supreme, Walkin’, Maiden Voyage Saxophone Colossus, Song for My Father. A une époque où la technicité des enregistrements sonores rendait la discipline accessible qu’à quelques initiés, il a fait figure de génie qui a dicté le son du jazz – « moelleux et boisé dans les basses, musclé dans les médiums, croustillant dans les aigus de cymbales » comme le qualifie avec justesse Telerama. Aux côtés des plus grands labels du jazz, de Blue Note à CTI Records, Impulse ou Verve, il a écrit l’histoire du genre.
Alors plonger dans les archives des titres auxquels il a donné naissance est une expérience forcément enrichissante, d’autant plus que son oeuvre a été remasterisée en 1999 dans le cadre de Van Gelder’s Collection. Bref, tendez l’oreille vers ces 508 heures de légende. – qui sont autant une introduction aux piliers du genre qu’un instrument pour mesurer à quoi ressemble la musique lorsqu’elle est enregistrée avec brio.