Ou presque.
On connaît la propension du président américain à changer d’avis comme de chemise, en fonction de ses interlocuteurs, des revendications ambiantes, ou du temps qu’il fait. Mais s’il y a bien un sujet sur lequel on ne s’attendait pas à le voir faire volte-face, c’est l’écologie. Opposant farouche aux mesures environnementales, climato-sceptique notoire, Trump s’est donné pour mission, dès le début de son mandat, de détruire ce qui avait été mis en place par ses prédécesseurs pour sauver la planète.
Parmi ses premières décisions, une promesse de campagne : se retirer de l’accord de Paris, signé à l’issue de a COP21 en décembre 2015. Un accord qui impose des objectifs à chacun des 55 pays signataires, pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C à horizon 2100. Pour Donald Trump, jusqu’ici, il n’y avait aucune raison de se donner tout ce mal, puisque la crise climatique était tout simplement un mythe. Ou plutôt, « un concept créé par les chinois pour rendre l’industrie américaine moins compétitive ».
Comme le relève Quartz, Erna Solberg pourrait être la première personne sur cette planète à avoir une influence positive sur le président (et il serait temps, parce que Robert de Niro est au bord de la crise de nerfs). En visite diplomatique à la Maison-Blanche le 10 janvier, la première ministre norvégienne fraichement réélue a vraisemblablement convaincu Trump que le danger était réel.
J’ai une grande considération pour l’environnement.
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue après 75 minutes d’entretien entre les deux chefs de gouvernement, Trump a déclaré : « L’Accord de Paris tel que nous l’avons signé est très injuste envers les États-Unis. Il met en péril nos entreprises et nos échanges commerciaux. » Jusqu’ici rien de nouveau. Mais le président a ajouté : « Je n’ai pas de problème avec cet accord, j’ai un problème avec celui que nous avons signé. Mais il n’est pas impossible que nous le ratifiions de nouveau. »
« J’ai une grande considération pour l’environnement » a-t-il osé souligner, avant d’appuyer l’idée qu’un accord ne pouvait se faire que s’il n’handicapait pas l’économie américaine. Ce à quoi Erna Solberg a rétorqué : « Si je peux me permettre, il y a des opportunités économiques là-dedans», faisant allusion au développement d’une économie plus verte. S’en suit un échange surréaliste lors duquel Trump félicite la Norvège de produire son électricité grâce à l’énergie hydraulique. « C’est fantastique (…), j’aimerais que nous ayons la même chose ». Preuve par l’image.