L’artiste nous présente son « Point sensible » dans « Chambre noire ».
“J’ai du mal à grandir. Et ça me va bien d’ailleurs, de ne pas grandir.”
Notre invité de ce soir serait-il atteint du syndrome de Peter Pan ? Sans doute serais-ce réducteur que de le dire. Mais si la musique peut permettre de se relever en cas de coup dur, et de garder intact cet état de grâce qu’est l’enfance, pourquoi s’en priver ?
Pourquoi ne pas garder son identifiable et perçante voix de tête, celle qu’il a découvert à 5 ans, quand il chantait du Carmen avec sa mère, cette voix qui amusait ses copains de classe et son professeur qui lui faisait fredonner tous les lundis à Poitiers du Brassens, du Brel du Gainsbourg.
Notre musicien autodidacte, qui avait enfant en horreur ses cours de solfège, voit la musique comme un antidépresseur. Un verre d’eau. Pour mieux étancher sa soif de sentiments vivaces. La Musique comme un vecteur d’amour, de voyage, de quête, de paix intérieure.
Malik a longtemps écrit pour les autres (pour la télé, la pub, le cinéma, le chorégraphe Pierre Rigal, les musiciens Moon Palace, Kim Tim, Allan Cock), notre hypersensible a pu, dès 2017 et suite à un voyage familial inspirant, apporter sur deux albums solos une patte teintée d’une texture forte.
Aujourd’hui, il revient avec un troisième opus au titre aux multiples sens, Troie. Une œuvre plus organique, moins électronique que les précédentes, mais doté de toujours autant de fragilité manifeste.
Comme il le dit lui-même, “je ne fais pas de la musique en me demandant comment mieux la vendre. J’aime écrire des mots ressentis pour ressortir les émotions chez soi et en susciter chez les autres. Je fais de la musique par les sons, par la sonorité des mots. Tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde.”
Merci d’avoir livré ce soir dans la Chambre noire une musique sans artifice Malik Djoudi.