Dans l’attente d’une nouvelle communication gouvernementale sur le sort réservé au secteur culturel, on fait un petit point, ce 20 janvier, sur la situation du Stereolux avec Julie Haméon, directrice de la communication de la structure.
Stereolux est apparu, dans un grand nuage rose qui fait Shazaaam !, en 2011, sur l’île de Nantes. Personne n’a eu peur, car on s’est vite rendu compte que la salle était en fait habitée par les membres de l’association Songo, bien connus pour avoir fait tourner la salle de l’Olympic pendant une bonne vingtaine d’années.
La mission de Stereolux : Défendre les musiques actuelles mais aussi les Arts Numériques. Et donc, oui, vous avez deviné juste, c’est eux qui sont aussi porteur du fameux festival Scopitone.
Pour autant Stereolux, qui flirte de façon taquine et quasi constante avec l’avant-garde, n’est pas uniquement un repaire de geeks et de bidouilleurs fous.
La salle à la particularité de nourrir en son sein pas moins de quatre programmateurs, ce qui lui permet de proposer une programmation d’un bel éclectisme ou chacun z’et chacune peut trouver son bonheur…
On y retrouve à l’affiche, des artistes populaires tout autant que des projets émergents, des talents locaux promis à un bel avenir, des chatouilleurs de nouvelles technologies cohabitant entre spectacles d’un soir, résidences de création ou exposition dans et hors les murs.
L’A.D.N. de Stereolux, c’est en fait de mélanger les publics et de rendre le plus pointu accessible à tous, dans la joie la plus totale et avec un minimum de prise de tête.
Cette volonté de vulgarisation culturelle, l’équipe la travaille aussi en s’ouvrant aux publics d’habitude absents, à travers le dispositif Stereolidaire qui permet via des relais sociaux de mettre à dispositions de certains, des places à très petits tarifs. Un dispositif qu’ils travaillent à élargir dans d’autres lieux plus proches, moins intimidants pour les personnes en précarité ou « empêchées ». Des opés comme « Des Liens » ou plus récemment « Change2regard » ont fait parler d’elles, notamment grâce à l’implication sans faille du voisin Dominique A.
Et puis, il y a la cogite à plein tubes, au sein du Labo « Arts et Technologies ». Là, on s’intéresse, en compagnie des artistes, à tous les enjeux induits par les pratiques culturelles, les usages technologiques… bref , on se pose tout simplement la question de savoir comment tout ça va changer le monde…
Houlà ! Ça fait beaucoup, non ? Allez, on se fait un petit break, je vous prends tous au baby…
Ok, reprenons… je sais ce que vous vous demandez : « Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment une Smac, une gentille salle de Musiques Actuelles peut-elle se transformer en labo sociétal doublé d’une annexe de la Silicon Valley ? ».
Eh bien c’est un peu la faute au festival Scopitone qui existait déjà du temps de l’Olympic…
Scopitone c’est, une fois par an, un cocktail sacrément secoué de musiques électros, d’arts numériques, d’installations, d’expos, de performances dont la réputation est aujourd’hui largement internationale. Et Stereolux est sa base arrière, là où tout se prépare, là où l’on teste et où l’on imagine ces formules qui mélangent le meilleur de chaque discipline.
Un festival, qui, parti comme c’est, va probablement sauter un deuxième tour après cette fameuse édition collector de septembre 2019 pour laquelle l’équipe avait tout donné. Et je peux vous dire qu’ils ont la main pas loin de la poignée des gaz pour remettre ça…. Mais pour l’heure, ils sont comme nous, ils comptent les variants en se demandant pourquoi ceux-ci sont plus dangereux dans leur salle qu’au supermarché… Cependant, plutôt que de se gratter la tête jusqu’à la fin des temps, ils s’activent. Pendant l’entre deux confinements, ils ont réussi, entre spectacles assis, brunchs musicaux et spectacles jeunes publics à régaler plus de 10 000 personnes. Ils continuent d’ailleurs à inventer des formules de spectacles pouvant se voir assis, en petite jauge même si parfois la lassitude se fait sentir d’avoir une encore à reporter. Pour l’instant l’équipe Stereolux encaisse, pas toujours avec le gros smile, c’est clair, mais préfère rester affutée pour pouvoir redémarrer à fond dès que c’est possible… (voir ICI, le coup de gueule d’Éric Boistard, boss du Stereolux).
À ce jour, plus d’une trentaine d’artistes y ont résidé depuis le début de l’embrouille, des spectacles pour les scolaires ont été donnés dans les écoles voisines, les ateliers de pratique artistiques pour les plus démunis ont toujours lieu et la team Stereolux se creuse la tête pour inventer de nouveaux spectacles virtuels qui soient plus qu’une simple captation d’un concert où on n’est pas. Une vraie création audio visuelle qui fasse appel à toutes les compétences présentes dans le lieu… Non, n’insistez pas, j’ai juré de ne rien dire….
Et puis aussi… Il ne manquerait plus que j’oublie d’en parler, le Stereolux fait le bien, en reversant une partie de ses recettes à des acteurs du secteur moins bien lotis qu’eux dans le cadre de l’opération « Mécènes pour la Musique » avec d’autres Smac du Grand Ouest (6PAR4, Chabada, Fuzz’ Yon, VIP, Superforma).
D’après Julie Haméon, la dir comm’ qui m’a gentiment rencardée au téléphone, s’il y a une chose positive à retenir de cette pandémie, c’est que les acteurs du secteur de la Culture, toutes pratiques confondues, se sont rapprochés pour mieux résister ensemble, et de façon transversale. Chacun s’est rendu compte qu’il avait besoin des autres, l’officiel de l’underground, le public du privé, le gros du petit et inversement… Et que le public est toujours là et le fait savoir.
Même si tout le monde ne sortira pas indemne de la crise, c’est quelque chose qui restera longtemps chez tous ceux, premiers fermés, dernier rouverts, qu’on appelle désormais les NON ESSENTIELS. On en reparlera.
En attendant le retour de la musique en vivant et en direct à Stereolux, les équipes vous offrent des invitations pour une série de soirées et concerts à la reprise de la saison musicale ! Pour jouer c’est –> ici